L’Enghiennois Daniel Dehandtschutter, dit Dany, est un proche de Marcel Hendrickx qui, on le sait, s’est installé en Thaïlande, après un tour du monde, un Bruxelles-Séoul et un Paris Dakar à vélo où il propose son programme d’expéditions cyclistes guidées par ses soins.

Un reportage où l’on verra moins les vélos et le groupe que les coups de cœur de Dany. Ainsi s’est-il fait un nouvel ami en la « personne » du primate qu’on ne trouve qu’à Madagascar : le lémurien … qu’il songe à revoir bientôt.

01) Débarquement au cœur de la République Malgache, grande comme la France, après atterrissage à la capitale Antananarive, dite « Tana ». Inutile que dire que le pays est très pauvre.

L’accueil est au-delà des espérances avec beaucoup de débrouillardise pour sortir les aventuriers de l’embarras. Par exemple, s’il le faut, on pousse le taxi et on loue la camionnette pour le périple !

02) La nouveauté, cette année, sera donc Madagascar, dans la partie centrale et la côte est, en bordure de l’Océan Indien, via des parcs naturels qui permettent de profiter d’une faune et une flore, de pays tropical humide, originales qu’il convient de préserver.

En attendant un développement dont devraient profiter quelques 16 Millions de Malgaches.

03) Dans la capitale les contrastes sont saisissants entre l’opulence de certains étals et la pauvreté des gens ordinaires. Une situation que vont découvrir les voyageurs cyclistes sur les routes qui, quand il y en a, sont de bonne qualité.

Ceci sur 1284 km en 21 jours pour 12480 m d’élévation avec 22 petits cols. Moins dur que le Laos, plus sûr que la Birmanie, moins p… que la Thaïlande, plus accueillante que le Vietnam, etc.

04) La pauvreté n’est pas dénuée de beauté. Dany est très sensible aux questions environnementales et à l’éducation au développement durable.

Le sourire du (trop) jeune marchand de fleurs…

05) L’assurance tranquille du jeune colporteur qui propose, à la vente en rue, ses tranches de saucisson : couteau d’une main, billets dévalorisés de l’autre.

06) Et l’étalage du plombier dépanneur qui n’est utile que si l’eau est courante dans la maison et les sanitaires déjà installés.

07) Le mécanicien vélo n’est pas débordé car on se débrouille sans lui.

Ainsi Marcel, le guide qui a l’habitude du bric et de broc, répare-t-il lui-même ses cales de chaussures.

08) Ici du poisson, ailleurs de la viande, des fruits et des légumes, autant de belles images, par centaines.

Et de gêne devant le seuil de la pauvreté et les vendeurs non scolarisés.

09) Voilà un sportif, boxeur de son état, qui a trouvé le moyen d’arrondir son début de mois et de se faire plaisir. Il officie comme guide et interprète du groupe Marcel.

Normalement c’est dans la camionnette. Mais dès qu’un vélo est disponible … il en profite.

10) Le développement des cultures reste une priorité à favoriser. Au contraire de la déforestation …

Cela implique la maîtrise de l’eau et son assainissement. Y compris par et pour les rizières.

11) Le riz, nourriture essentielle.

Souvenez-vous du laboureur confiant à ses fils qu’un trésor est caché dans la terre qu’on travaille … A Madagascar, aussi, avec la herse.

12) Le posy-posy, pour ne pas dire les pousse-pousse, Malgache.

La toute petite entreprise serait plus prospère si le micro-crédit permettait le développement des affaires.

13) « L’auto-fabrication » des jouets ! Un sujet qui passionne Dany, toujours spécialiste du « Play-Mobile ».

Le sourire des gamins vaut déjà son pesant d’or.

14) Encore mieux ici : fabrication artisanale de camions en bois exposée sur le bord de la route.

Faudrait pouvoir exporter cela !

15) De là on passe à la santé et même à la planification des naissances, dans les 18 ethnies malgaches.

Parmi celles-ci, dominantes dans la région centre et est parcourue les Betsiléo et les Merina ...

16) Avec ce constat rassurant que la pauvreté n’est certainement pas tristesse.

17) Et l’école existe, même si la statistique fait état de 40% d’enfants malgaches non scolarisés.

18) Le Ravelana, dit « arbre du voyageur », est le symbole de Madagascar. Il s’agit d’une plante herbacée pouvant atteindre 20 m de haut qui ressemble au palmier.

Plante comestible qui retient l’eau de pluie (récupérable par le voyageur après un coup de machette !), le ravelana est aussi un matériau de construction.

Pour les savants il s'agit ici de l'espèce "Ravelana madagascariensis".

19) Marcel avait prévenu :

« Attention le lémurien, ou « moki mococo », un primate qu’on ne trouve qu’à Madagascar et qui se singularise par sa queue rayée de 14 anneaux noirs et blancs, est une espèce protégée devenue familière ».

20) Gaston ne l’entend pas d’une autre oreille mais s’inquiète d’apprendre qu’un facétieux lémurien se soit, nuitamment, emparé d’une … petite culotte de Gisèle.

Or, renseignement pris, on sait qu’un bon lémurien est très sensible aux odeurs fortes. Il préfère celle (à la culotte ?) qui pue !

21) Pour prendre l’air, la troupe visite alors le marché de zébus.

Le plus important sur les plateaux perchés à 1500 m d’altitude et bordés de sommets volcaniques qui culminent à 2643m.

22) Cultures de caféiers. Cherchez le bon grain.

23) Culture de la vanille, une orchidée dont la fleur se transforme en gousse.

La vanille Bourbon serait la meilleure du monde.

Intervient ici Yves Verbeke, webmaster de Cyclos59 et ... ex-jardinier à la ville de Lille: "Les fleurs de vanille, à Madagascar et dans beaucoup d'autres pays, doivent être fécondées manuellement car l'abeille Melipone dont c'est la spécialité ... ne peut pas être partout!

Dans les serres du jardin botanique de Lille ... c'est moi qui fécondais les fleurs de vanille!"

Voilà donc pourquoi à l'entrée de la serre il y avait un crochet où Yves devait accrocher ... son pantalon?

24) La culture de la noix de coco n’est pas sans danger pour le passant.

25) La côte est de l’île, en bordure de l’Océan Indien est la plus humide avec, surtout de Décembre à Mars, des pluies équatoriales.

En Septembre les conditions météos sont idéales : 4 jours de pluie.

26) Les vents tropicaux, qui rendent la mer hostile et la côte moins fréquentable, martyrisent la nature.

27) Pour les voyageurs dans cette partie de l’île moins fréquentée par les touristes, l’impression d’éphémère est terrible :

combien de temps va pouvoir tenir le bricolage de la réparation du pont ?

28) A Madagascar les noms de lieux dits sont très poétiques. Quelque chose comme « Village où le lémurien sent la gisèle qui appelle et entend le gaston qui répond ».

Sérieusement, le Malgache est la branche la plus occidentale malayo-polynésienne des langues austronésiennes mais a beaucoup emprunté au swahili et à l’arabe tout en ajoutant des éléments bantous.

Résultat insulaire des échanges maritimes.

29) Image cycliste qui n’est pas moins poétique : celui qui porte le manteau de fourrure remorque celui dont la chaine est brisée.

En d’autres termes, on ne prête qu’aux riches.

30) Comme le constate Dany, qui les embrasse, « Les nonettes contribuent au développement en gérant un centre d’accueil dont peuvent profiter les voyageurs ».

De plus c’est d’une propreté exemplaire.

31) Comme dans les voyages du style avec Marcel, d’autres lieux de séjour seront aussi locaux mais plus approximatifs.

32) Même si l’ardeur en cuisine ne fait pas défaut.

33) « Do not disturb », comme on dit dans les hôtels chics. Ici c’est tout bêtement « occupé » dans ce lieu bien nommé.

Depuis que le groupe est arrivé ?

34) Un problème avec la housse de protection ? Le couturier local fait marcher la machine à coudre.

35) Un problème avec le support de selle ? Le soudeur local actionne le poste à souder.

36) L’envie d’aller faire un tour en pirogue ? Les pêcheurs au chômage ne vont pas tarder à rappliquer.

37) Particularité à Madagascar, un canal latéral à la côte est (dit des Pangalanes) a été creusé, du temps de la colonisation française, sur 700 km nord-sud pour éviter la navigation maritime dangereuse et pallier l’absence de route.

Alors les cyclistes vont prendre le bateau, de Mananjary à Mahanoro, soit durant deux jours.

38) Pour passer le temps, il y avait les loisirs de la croisière qui s’amuse.

Dans un minimum de confort.

39) Et puis, comme en croisière, le bon moment des escales au village.

40) Retour à la civilisation quand il y a de l’électricité au bout du fil : recharge des piles.

41) Le voyage tire à sa fin vers le 20e jour d’aventure. Ce fut parfois « Tintin au Congo » ?

Feu de camp pour le groupe des cyclos-explorateurs qui vont se séparer.

42) En guise d’adieu, vue sur l’Océan Indien.

Pour Dany c’est en songeant à l’association de Solidarité « Fanilo » (lumière pour guider, en malgache) qui lui donnera le prétexte de retourner à Madagascar, pour « renforcer les ressources des populations les plus démunies ».