Comme vous, la nouvelle nous a pris au dépourvu. Le baroudeur Marcelino, sans peur mais pas sans reproches, est sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, au départ du Puy en Velay.
Le « créancial » qu’il a obtenu est formel : « Ce pèlerin (en espagnol c’est « San Pele(g)rino ») vous demande pour l’amour de Dieu de le recevoir avec charité, de prier pour lui et de lui porter assistance en cas de besoin » Etc …

01) Mais commençons par le début. Il est de notoriété que notre cher Marcelino menait une vie dissolue, n’ayons pas peur des mots. Incapable de choisir entre la belle chère du Tamtam et la bonne bière de Belgique.

02) Et si l’une était lasse de lui, il se retrouvait en sandwich entre deux … Passons sur les détails.

03) Mais sachez qu’il a tenté de leur faire le coup … du Père Noêl … qui passe par les cheminées.

04) C’en était trop ! La vérité sortant du Puy : le ciel l’a sommé de réfléchir à l’exemple du vicomte Charles de Foucauld (1858-1916) qui, après ses dévergondages de jeunesse, est devenu le Père de Foucauld, saint ermite à Tamanrasset, dans le désert saharien.

05) Le message du ciel a sonné à la bonne heure. Mais il a assommé notre homme, aux abois, qui ne sait plus quelle tête faire.

06) Conscient de sa débauche, Marcelino songe d’abord à se rendre au Viaduc de Recoumène, à la sortie du Puy en Velay.

Il envisage de faire un saut en élastique … mais sans l’élastique !

Mais, au dernier moment, il lui a été impossible d’abandonner sa « Randonneuse ». Le vélo l'a sauvé!

07) Puis c’est la révélation: Saint Jacques l’invite à le rejoindre à Compostelle. En suivant le chemin des pèlerins vers Santiago.

08) Or, justement, le Groupe Cyclotouriste du Puy en Velay (GCP) propose une Randonnée Permanente : Vélo vers Santiago. Ce pourrait être le début d’une Rédemption.

Celle de la brebis égarée ...

09) Il n’en faut pas plus pour que la ville du Puy en Velay pavoise aux couleurs mariales. Comme si Notre Dame de France (ainsi que tous les maris et concubins du Puy en Velay !) devait se réjouir de voir le pécheur partir au loin.

10) Et le Tamtam du Puy d’annoncer la bonne nouvelle : Marcelino est en partance.

NB : La « coquille » il ne l’a pas mis en évidence sur le bagage. Il préfère s’en servir comme protection.

11) Au centre du Puy en Velay, sur la place du Plot … L’un des grands départs français pour Saint Jacques de Compostelle.

Au début de la Via Podiensis qui va jusque Conques.

12) Ayant beaucoup à se faire pardonner, Marcelino ne choisit pas la facilité. Il ne prend pas l’avion, il n’emprunte pas la route des autos, il choisit de suivre le GR 65.

13) Quitte à subir les épreuves que subissent les pèlerins. Devinez ici, au fond dans le ciel, les oiseaux de proie qui annoncent le mauvais temps.

Les premières étapes seront pourries.

14) Plus la rencontre avec un VTTiste allemand (Jurgen Pulverwiller, de Berlin) manque de le déstabiliser : « Les conditions de route depuis 1500 km sont telles que j’ai les genoux en Kompot. Je mets pied à terre dans les montées tellement je suis Kapout ».

15) On a beau vouloir ne pas y croire … la légende de la Bête du Gévaudan, surtout statufiée, n’est vraiment pas rassurante. Or, entre la Margeride et L’Aubrac, en Lozère, c’est le Gévaudan dans toute sa splendeur.

16) La modestie du héros est mis à rude épreuve : « Marcel qui mérite un Bousquet … c’est tout moi ! »

17) L’entrée au village d’Esplantas est donc une délivrance pour le pèlerin. Mais pourquoi cette tentation ? Pourquoi choisir l’eau de la fontaine si le vin de la table est servi ? Et peut-on gagner le paradis en roulant à l’eau de Saint Clair ?

18) La halte à Estaing est donc la bienvenue. On a passé sous silence les kilomètres sous la pluie et les rencontres « pèlerines » qui ne donnaient pas matière à bonnes photos.

19) N’empêche que les cachets certifiant le passage manifestent la progression depuis le 24 août 2006 : Nasbindas, Estaing, Conques, Villefranche du Rouergue, Lalbenque, Moissac, Auvillars, …

20) Cyclo-camping pour le voyageur solitaire : une seule paire de chaussures, une seule paire de jambes, un bitagaz … Et le toit de la tente, il tient comment ?