01) A la sortie de Kemmel (entité de Heuveland), sur la route de Nieuwkerke (fermée pour travaux cette année), le café Lockedyse paraît tranquille. Sauf que j’y retrouve l’Audax Arthur Dormy qui sera mon équipier du jour.

L’occasion de rappeler que « Lockedyse » désigne un morceau de chiffon sucré qu’on donnait aux bébés en guise de sucette. L’ancêtre de la tétine ou de la « tutute ».

02) Le café Lockedyze offre au club local VTT Kemmel des dépendances et une annexe sous chapiteau pour accueillir, en deux journées successives, jusqu’à 2000 participants, route et vtt.

Sur le coup de midi, quelques 650 courageux cyclos et bikers s’étaient déjà invités à cette bonne « têtée ». Ce qui tombe bien au moment des voeux (outre la bonne santé !) de « bons nénés » … ?

03) Bon accueil au club de Kemmel, affilié à la BWB (aile flamande de la LVB) avec la présence du staff dirigeant, dont le président à droite, devant l’entrée.

04) A l’intérieur, la table de gauche fonctionne avec scan des cartes d’affiliation … de ceux qui sont affiliés : 3 ou 4€ selon la distance.

05) La table de droite attend les non affiliés en ajoutant l’assurance d’un jour.

D’où le tarif de 5 ou 6€.

06) Avec nécessité pour ces derniers de remplir la fiche d’inscription.

07) Travail d’inscription et, en guise de petite punition, pas de quoi s’asseoir.

08) Inscriptions faites, les bikers « B&B Construct » se tiennent debout avant de se lancer à l’aventure.

09) Les dames, préposées à la préparation des tartines et autres sandwiches, sont évidemment assises.

10) Les parcours sont de 20, 35, 45 et 55 km pour le VTT et 35 ou 60 pour la route. Avec la particularité de ravitaillements communs, dont celui pour tous à Dranouter et de routes parallèles pour les deux pratiques.

Ainsi on pourrait faire la Lockedyse vtt … en évitant chaque secteur « technique ».

CQFD.

11) Le départ, en cette matinée un peu givrée (la neige tombera l’après midi et le lendemain), est sur des petites routes contournant le Mont Kemmel aux pieds duquel est sise la bourgade de Kemmel.

12) Il fait sec mais mieux valait se protéger du froid, entre 1 et 2°.

D’où les cagoules protectrices.

13) La première montée contourne le mont par le nord avec une pente qui reste plutôt douce.

14) Avec le charme d’un sous bois en phase d’hivernage.

15) Problème technique ?

Rien de grave car, vestige d’une précédente randonnée boueuse, le dérailleur avant a seulement besoin d’un petit décrassage.

16) Après ce départ tranquille arrive le premier secteur technique.

17) Il est panneauté « 25 » ce qui donne une idée du programme de ceux qui ont opté pour le 55 km.

Joyeux lurons, les organisateurs ont ajouté des panneaux « spirituels » qui, à force de jeux de mots, mettent à l’épreuve les traducteurs :

« Et voilà pour toi : encore cinquante tournants et tu y es » ( ?)

18) Il y a aussi de belles lignes droites, le plus souvent bien roulantes sur un sol durci par le gel.

19) Le paysage, évidemment hivernal, ne manque pas de charme dans ces campagnes quasi désertes.

Tout va bien pour ces deux bikers qui vont nous doubler.

20) Tout allait trop bien ! Problème irréparable puisque la roue libre … est libre dans les deux sens.

D’où un pédalage dans le vide avec une roue libre devenue folle !

21) L’excellent balisage des parcours du jour (petite plaque amovible sur poteau) est complété par l’annonce des principales attractions.

Ainsi l’annonce du Scherpenberg (127m).

22) Le sentier, avec de profondes ornières, se montre vraiment technique et force la file indienne.

23) Avec la perspective d’atteindre le point haut du Scherpenberg, tout là-haut.

24) Mais attention au faux pas quand il vaut mieux changer de trajectoire.

25) Pas vraiment technique mais agréable passage sur un chemin de terre.

26) Première séparation (splitsing) entre ceux du 20 km qui fileront tout droit et ceux des autres distances qui vont escalader le Mont Rouge (138m) par ce chemin de traverse pentu.

27) On devrait s’arrêter pour profiter de toute la signalisation du Lockedyse.

28) Bien plus loin dans la randonnée qui conduisait les costauds jusqu’au Mont des Cats, nous voilà déjà sur le retour avec le cimetière militaire (14-18) de Locre au bord de la route Dranouter-Loker.

29) Après le chemin de terre qui suivit, deux joyeux compères Bikers du club d’Eleu dit Lauwette (près de Lens) arrivent eux aussi à Dranouter.

30) Dans les dépendances de la ferme Degraeve, à Dranouter, le club VTT Kemmel tient un bevoorrading (ravito) qui sera visité par tous les participants de la Lockedyse.

31) En présence de Jean Pierre Van Renterghem, responsable des ravitaillements, on y déguste des morceaux de lard grillé à l’ancienne.

Une vraie gourmandise, bonne comme la lockedyse d’antan.

32) Dans le hangar voisin on a rangé les outils pour laisser place à un copieux ravitaillement.

On y sert une soupe bien chaude, de la marque « la Soupe » qui sponsorise la randonnée.

33) Ce qui fait le régal des pédaleurs bien contents de se reposer un peu et de se réchauffer beaucoup.

34) Avant de repartir pour une dernière et courte étape de 7 km, le Biker, qui en a vu d’autres dans le Mont Ventoux, comprend que le final passe par le Mont Kemmel.

35) Donc en avant, avec courage et bonne humeur, pour la dernière étape.

36) Aux alentours de Dranouter le relief est aussi tranquille que les Bikers.

37) A cœur joie des petites routes qui fait espérer un final sans difficulté ?

38) Les Bikers qui nous précédent dans ce carrefour prennent sans hésiter la route à gauche.

39) Plus circonspect, l’ami Arthur prend le temps de réflexion :

« A gauche c’est « zonder », donc sans le Kemmelberg. A droite c’est donc « met », soit avec le Mont Kemmel ! »

40) Le Biker qui suit a fait son choix depuis longtemps.

Il vérifie même que son copain évite lui aussi le dernier effort.

41) Par souci de bien terminer cette bonne balade vtt éloignée de Tournai, Arthur choisit de prendre à droite.

Ce sera donc avec (met) le Kemmelberg.

42) Les routiers connaissent le versant ouest du Mont Kemmel qui, après l’Ossuaire, se termine par une terrible pente pavée.

Les Bikers sont d’abord confrontés à un rude chemin de terre montant.

43) Sur la gauche du pédaleur soucieux de trouver une bonne trajectoire on devine la route qui aurait facilité l’escalade.

44) Le chemin rejoint la route juste à l’entrée de l’Ossuaire.

« Ici reposent 5294 officiers, sous officiers et soldats français tombés en 1914-1918 au cours des violents combats autour d’Ypres ».

Respect !

45) Familiers des lieux, ces deux Bikers de Bailleul découvrent l’organisation du jour qui croise leur parcours libre.

Nos salutations et notre invitation …

46) Baroud d’honneur d’Arthur confronté à l’assaut final.

Pas le temps de tout lire : « 23% », « Kemmelberg 156 m », flèche jaune pour les bikers, flèche blanche pour les cyclos et le panneau échappatoire à droite marqué « Kleine Kemmelbergweg ».

Sans oublier les encouragements de l’organisation : « Après cela ce n’est plus trop difficile » !

47) Alors pédalant avec ardeur, le jeune biker ne se pose pas de questions.

48) L’ascension (courte) du côté le plus rude du Mont Kemmel via ses pavés et sa pente à 23%.

49) Il y a longtemps qu’Arthur est arrivé, sans s’arrêter, au monument du sommet :

« Je suis un peu essoufflé car j’avais mis … un trop petit développement ! »

50) Après quoi le biker se penche sur son passé récent :

« La Lockedyse m’a fait voir de près tous les Monts des Flandres frontaliers ! »