01) Si de Paris-Roubaix on dit que « l’Enfer du Nord conduit au Paradis », l’épreuve bretonne du Tro Bro Leon (Tour du Leon) n’est pas en reste avec son slogan : « Da red d’an ifern », soit « En route vers l’enfer ».

Dans l’enchantement général car, au pays des abers (Nord Finistère), on propose une randonnée cyclo sur les chemins de terre, d’herbe ou de pierres avant la course du lendemain.

02) Voici donc une ébauche des parcours, 60 ou 115 km, du Tro Bro Cyclo qui a rassemblé près de 500 courageux cyclos le samedi 14 avril.

Des distances modestes par rapport à la course des pros, sur 205 km, du lendemain au départ de Lannilis (29).

A noter, sur le haut de l'affiche, le "triskel" qui représente (peut-être!) les trois mondes de la cosmologie celtique pour évoquer le "passé", "présent" et "avenir".

03) En fait les secteurs pavés de l’Enfer du Nord en Bretagne sont des chemins de traverse que l’on appelle des « ribinoù » (une ribine, des ribinoù en breton!) dans le pays du Leon breton.

Des chemins de terre, d’herbe et/ou de pierres qui, cette année, seront bien secs et donc poussiéreux.

Avec un relief côtier plus marqué que dans l’Enfer de la plaine du nord.

04) D’origine bretonne, mais installé à Lille et converti à la pratique flandrienne, après avoir séjourné en Nouvelle Calédonie en tant que magistrat, Didier Blanguernon s’est aligné sur une épreuve qui lui tenait à cœur.

Pour l’occasion il s’est transformé en photographe avec un appareil jetable !

05) Jean Paul Mellouët, le créateur de la course lancée en 1984 pour des amateurs, a fait évoluer son organisation qui s’adresse désormais aux « pros » et offre aux « cyclos » de tester un parcours d’exception à la veille de la course.

06) Organisation classique, 10-12€ avec avantage aux affiliés FFC, donnant droit à une importante présence de signaleurs aux nombreux carrefours faisant passer de la route au chemin.

07) Départ distinct selon la distance retenue et échelonné en différents paquets pour éviter les encombrements.

Ensuite c’est allure libre.

08) A la sortie de la première « ribine » notre champion a compris que son expérience des pavés du Nord et des « bergs » flandriens lui seraient très utiles.

09) Ainsi pourra-t-il rouler au maximum en regardant loin devant sa roue avant pour anticiper et éviter les pièges de chemins peu pratiques pour les cyclistes routiers.

10) Si le parcours est difficile le décor, entre terre, ciel et mer, a quelque chose de fantastique.

Ainsi, en bordure de la mer d’Iroise, sur l’une des plus belles côtes de France à proximité du village de Ménéham.

11) Les « ribines » (ou « ribinoù ») sont des chemins de traverse non revêtus, longs entre 1 et 3 km qui conviennent bien aux spécialistes du cyclo-cross.

Si l’édition 2012 fut sèche comme toujours en Bretagne ( ?), on n’ose pas imaginer les conditions de roulage si la pluie devait survenir.

12) Le premier des dangers est celui de la crevaison.

Pas grave en soi, sauf pour celui qui joue la gagne en compétition ou vise une bonne moyenne en cyclo

13) Comme rien n’est simple en enfer, Didier, même sans crevaison, ne va pas tenir son 31km/h de la première partie.

Il lui fallut lâcher du lest et s’en tenir à 28 km/h en deuxième partie.

14) Autre grand moment du parcours que celui de la traversée du Château de Kerouatz qu’on visitera cependant un autre jour.

15) Outre le décor, il faut apprécier la particularité de cette nouvelle « ribine », franchement herbeuse.

16) Puis survient le final endiablé où notre champion devance, comme par magie, l’arrivée groupée des cyclos de l’A.C. Gouesnou.

Ainsi termine-t-il, lui aussi, brillamment la première étape de la Celtic Series 2012.

Les autres étapes celtiques ( la Bretagne étant le premier pays "celte")sont le Tour du Connemara en Irlande, le Tour du Pembrokeshire au Pays de Galles et l’Ayrshire en Ecosse.

17) Le lendemain dimanche 15 avril, le Tro Bro Leon couronnera le canadien, spécialiste du cyclo-cross, Ryan Roth (Spidertech) devançant le Sarthois Benoit Jarrier.

Ceci alors que le « local » Eric Berthou sera victime de fringale en vue d’une victoire devant ses supporters.

18) Si vous croisez Didier Blanguernon dans son prochain Paris-Roubaix cyclo, le 10 juin, ne cherchez surtout pas à le distraire des pavés.

Il s’y sent aussi à l’aise et motivé que le « dernier » des Flandriens.

19) Tous ces « enfers » ne lui feront cependant jamais oublier les années paradisiaques de boulot-vélo, y compris triathlon, vécues à Nouméa, en Nouvelle Calédonie.

20) Dans l’immédiat c’est à la Grinta ! Challenge La Tournay du samedi 05 mai 2012 que l’on pourra le complimenter de son Tro Bro Leon Cyclo.

Avec une « rage » de vaincre de bon aloi.