01) Sympathique et tranquille, la réunion rassemblait à la Ferme Fleurynck, à Leffrinckoucke, une quarantaine de grands randonneurs régionaux affiliés à l’Amicale des Diagonalistes de France.

Donc du beau monde pour une séance académique suivie d’un repas partagé sur place.

02) L’ADF n’est pas une secte mais cela y ressemble ! Ses membres, grands pédaleurs devant l’Eternel, se reconnaissent la farouche détermination d’aventuriers trans-hexagonaux.

Entre eux ils se reconnaissent au moyen d’autocollant sur le vélo et d’écusson sur le blouson.

03) Les plus zélés portent même le maillot distinctif de la secte. Maillot qui, ce soir là, désignait le seul à être venu, de Lille, à vélo.

En passant par la Belgique, sans doute pour rouler incognito, le Claude.

04) Un Claude qui, fidèle à sa réputation, use de diplomatie directe : « Bon, il est l’heure prévue sur l’invitation. On pourrait peut-être commencer ».

Les retardataires vont manquer le début. Et donc le récapitulatif des chiffres 2008 dont, sur 358 inscriptions : 45 reports, 48 abandons, 8 hors délais et 6 refus d’homologation (assistance motorisée).

05) Le prétexte de la réunion est de remettre les carnets de route qui, examinés par le Délégué fédéral Marc Hehn, reviennent « homologués ».

Pour rappel, un Diagonaliste traverse la France, sans assistance motorisée, à raison d’une moyenne de 280 km par jour. Par exemple, 1200 Km de Dunkerque à Perpignan en moins de 100h, donc 4jours et 4h.

06) Et il y a des courageux pour faire cela. Parmi les assidus nordistes, les Randonneurs du club de Douai habitués à rouler en équipe :

Antoine Guérard et Bertrand Régnier très éloquents en l’absence de Victor Sion et Jacques Delecolle.

07) L’Estairois Rémi Havez, à l’instar de tous les grands pédaleurs présents, joue les modestes. Comme si traverser la France était très naturel.

Tout juste signale-t-il qu’il a, cette fois, diagonalisé avec un compagnon de route.

08) En revanche les suivants ne jurent que par le joyeux groupe transfrontalier à l’allure débordante.

A gauche, tenant le crachoir après avoir guidé la plume du compte-rendu, le Crazy Wheels Marc Vintevogel qui s’est régalé de sa première expérience de randonneur au long cours.

09) Extrait du groupe précédent l’Orchésien, Christian Théron avait remis le couvert pour une seconde Diagonale en compagnie de Jean Marc Mortier.

Il se souvient qu’à un moment, dans la France profonde, ils se sont fiés à tort aux indications des autochtones : directement sur la voie rapide.

10) Membres de l’Union des Cyclotouristes du Littoral Nord, l’UCLN Dunkerque, Philippe Debodinance et Francine Van Kerberghen rapportent que leur traversée fut très facile : « Avant un vent toujours favorable, nous sommes rentrés avec 3h d’avance sur nos prévisions. »

Une aubaine pour Francine qui en était à sa première Diagonale.

11) La partie gauche de la salle se fait un plaisir d’applaudir. Les forumeurs vélos-couchistes reconnaîtront « Zapilon », montrant sa tête au fond à droite.

12) Président des Cyclos de Faumont, Gilles Barbieux a roulé sa 3e Diagonale en solitaire. Une Diagonale qui s’est terminée à Dunkerque le jour de son 50e anniversaire.

Avec les vœux de la maréchaussée car c’est au Commissariat que les Diagonalistes font pointer leur départ et arrivée.

13) Lui aussi UCLN, Jean Dewaele est un doyen plein d’humour. A 75 ans il a bouclé Menton Brest (1400 km en moins de 116h).

Comme anecdote il rapporte qu’à Saint-Etienne un automobiliste complaisant lui a proposé de l’embarquer pour lui faire traverser la ville au plus vite.

14) Autre UCLN, d’où le choix judicieux du club cher à Jean Claude Loire d’organiser la réunion à Dunkerque, Philippe Jonas raconte comment il a dû poursuivre seul la route, après Dijon.

Son équipier était alors au bout du rouleau.

15) De Wizernes, Jean Marie Penne a profité d’un vent favorable pour terminer sa 2e Diagonale sans problèmes. Du côté d’Arles, il a été escorté par un ancien Dunkerquois Diagonaliste : André Dworciniak.

André, via le site, reçoit souvent des nouvelles cyclos de son ancien Nord !

16) Randonneur du Douaisis, Hervé Ruffin a été surpris, dans sa première Diagonale, de constater que les Diagonalistes avaient bonne réputation. « A Saint Maixent l’Ecole, la boulangère a sorti le cachet et les croissants en me voyant arriver. »

17) Pour Henri Vanotti, d’Orchies, les choses se sont compliquées quand son équipier a dû renoncer à Vienne. Car c’est lui qui détenait le détail du parcours programmé dans le GPS.

Alors au pif et au courage pour atteindre le Commissariat de Perpignan.

18) Egalement Dunkerquois, Jean Bernard Engrand est parti avec autant d’entraînement que pour sa première diagonale l’an passé : « Pas plus qu’un 100 km, car je n’ai vraiment pas le temps de participer aux brevets randonneurs. »

19) Pour suivre les nombreux périples de François Xavier Ridon, il faut tendre l’oreille et réviser sa géographie. D’une voie à peine perceptible il explique qu’il est parti de là, qu’il est passé par ci et repassé par là.

En Diagonales, en Flèche, en Mer Montagne, en EuroDiagonales … et en bonne santé.

20) Alors dans la partie droite de la salle on s’émeut. Surtout du côté de papa et maman Ridon, fiers du champion.

21) L’émotion revient en même temps que François Xavier qui, sans crier, avoue : « J’ai aussi réussi l’EuroDiagonale Hendaye-Lisbonne. C’était bien ! »

22) L’Amicale des Diagonalistes gère les EuroDiagonales qui, partant des sommets de l’Hexagone rejoignent des villes éloignées de 1200 km, comme Lisbonne, Malaga, Bari, Budapest, Copenhague et Inverness.

Les Dunkerquois Philippe Jonas et Philippe Colewet sont revenus d’Ecosse tout trempés : « Il y a tellement plu que la route était tombée dans la rivière. »

23) Le rythme des EuroDiagonales est moins exigeant puisque limité à 200 km par jour.

En revanche, Pierre Martel qui s’est offert un aller et retour, soit Hendaye-Lisbonne-Hendaye en douze jours, signale que trouver sa route à l’étranger et s’habituer aux mœurs locales ralentit la progression.

24) On revient aux Diagonales avec l’équipe de Frédéric Maerten. Ici l’aventure est originale car Frédéric organise et guide des Diagonales pour les autres : « De préférence pour des néophytes qui vont ainsi pouvoir prendre leur élan. »

Avis aux amateurs : il y aura 5 possibilités en 2009.

25) Ils étaient 5 régionaux, dont Jacques Tailly et Philippe Debodinance présents, à avoir terminé en 2008 le Cycle des 9 Diagonales de France.

Un diplôme bien mérité.

26) L’Amicale des Diagonales remet un trophée au groupe de Diagonalistes qui a parcouru le plus de kilomètres sur l’année. Une coupe pour l’équipe représentée ici par Marc Vintegol, Jean Paul Frédéric et Jean Louis Verscheure.

Ce dernier tient en main le trophée des Super-Diagonalistes attribué à ceux qui ont terminé les cycles aller et retour des Diagonales.

27) En bon Dunkerquois de l’Urfa-Lille dont le palmarès « grand randonneur » est fabuleux, André Boussemart est revenu se plonger dans l’ambiance Diagonaliste. Pourtant son actualité est tout autre puisqu’il vient, au bout de 44 ans de patiente collecte, de terminer le BCN/BPF.

Un cyclotouriste exemplaire qui embrassera pour nous sa Josselinette.

28) La réunion se termine par le renouvellement des cotisations à l’Amicale des Diagonalistes désormais présidée par l’ancien nordiste Francis Swidereck.

Une cotisation de 11€ donnant droit à deux revues annuelles et constituant un lien entre cyclos qui ont à cœur d’aller au bout du chemin.

29) Jean Claude Loire, avec ses multiples "casquettes": cyclo, président de club et dirigeant national depuis plus de 30 ans.

Et, avec lui, une Union Cyclotouriste Littoral Nord de grande envergure.