36) Quand on est déjà tout à gauche et qu’on regarde encore plus à gauche, on manque de faillir.

37) Un terril ? Une montagne ? Que dis-je ! De quoi préferer se terrer au fond de la mine.

38) Pas tout au fond puisque voilà les Galibots qui refont surface.

Et des grands gestes d'amitié.

39) Après le dernier virage chacun vire sa cuti.

40) La pente n’est pas dans le bon sens ; ni du piéton, ni du pédaleur, ni du souffleur.

41) Pourtant l’affluence amène encore de nouveaux patients.

Vont-ils survivre ?

42) A hue et à dia. En poussant la machine comme une vieille bique.

43) Ou alors en se mêlant les pinceaux.

Triste de finir en diagonale de terril.

44) « Pourquoi tant de haine ? », comme disent les Administrateurs de la Force du Beau Cycliste.

C’est en effet possible d’arriver au sommet : « Mais faut mériter ! »

45) Alors les membres, non effectifs, se hissent comme ils peuvent.

46) Les plus chanceux d’entre eux arrivent tout au bord.

Au rebord du plateau en fait.

47) Là c’est la jouissance du pouvoir : « J’ai pu y arriver. Maintenant je peux regarder les administrés de haut. »

48) Voilà le tableau. Les subalternes n’ont rien à dire.

D’ailleurs on ne les entendrait pas, car les ordres viennent du sommet.

49) Il en faut plus pour décourager la piétaille, plus motivée que l'on croit.

50) Le cyclotourisme, vtt comme route, c’est aussi cela : la quête du sommet.

Avec la fierté de l’avoir réussie à deux, comme père et fils.

51) Ou même à beaucoup plus.

Pourvu que chacun soit reconnu comme pédaleur à part entière.

52) Quand on a eu le courage d’atteindre le sommet, n’y a-t-il plus qu’à se laisser descendre ?

53) L’organisateur a prévu le coup. Sur le sol, au bord du précipice, il a écrit « danger ».

54) Un biker averti n’écoute que son courage. Il plonge, tout en contrôlant.

55) Comme il ne ferme pas les yeux, il sait qu’un espace de liberté l’attend en bas.

Ce sera son Eden.

56) Tout l’art est de se lancer sans appréhension.

57) Avec l’objectif de filer droit devant, même si c’est hors du sentier battu.

58) Il n’est pas interdit d’appréhender, ni d’hésiter. Alors Nathalie hésite et appréhende.

Mais elle entend des voix : celles des copains qui comptent sur elle.

59) Elle va montrer qu’elle en a, elle aussi, du courage et du savoir faire.

60) Sa plongée directe rattrape et croise celle des autres, moins efficaces.

61) Voir les choses de haut ne doit exclure de regarder le chemin parcouru.

Fierté du biker oblige.

62) Le moment est venu de laisser le terril derrière soi.

63) L’épreuve de force étant terminée, les joies du groupe reconstitué peuvent revenir.

64) Avec la force du tandem sur le bon chemin conduisant à l’arrivée.

65) Dernières flaques sur les sentiers campagnards retrouvés.

66) Avec des couleurs automnales ensoleillées : en veux-tu ? En voilà !

67) A l’arrivée, l’animation bat son plein. Le président C.C. Vtt d’Escaudain distribue les coupes et les gros lots de la tombola (dix vélos de ville et nombreux appareils électriques, …) à qui ... qui en veut.

68) Juste à côté ce sont les dames de service qui distribuent boisson et sandwich. Etc.

69) Quitte à retomber sur terre, chacun songe à nettoyer sa machine.

La boue est devenue collante au lendemain du jour de pluie.

70) La jeunesse insouciante fait partie du bon moment de la journée.

71) Une chose est certaine : l’organisation du nettoyage des vélos est efficace.

72) D’où l’occasion de rencontres supplémentaires.

Ainsi ces bikers de Flines les Raches qui exhibent leur tout nouveau maillot portant leur marque de « Renard du Sable ».

73) Puis l’arrivée de Pascal Poncet, webmaster vtt5962, en compagnie des ses potes « bikersportifs » :

« Nous dédions cette rando des terrils à notre copain de Fourmies qui vient de nous quitter brutalement, à 21 ans ».

74) En ce 2 Novembre c’est l’occasion d’avoir, en effet, une pensée pour ceux que l’on aimait.

Confions-les à la garde d’Amand Jubaru dont la croix rappelle les peines du cyclisme.