Plus que n’importe autre activité sportive, le cyclotourisme incite au récit, puis à la publication, des aventures personnelles. Ceci même si tout le monde n’a pas le goût d’écrire. Pensez, par exemple, que l’homologation d’une Diagonale de France est liée à un compte-rendu des événements. Et je connais des cyclo-grimpeurs qui ne sont pas entrés à l’Ordre des Cols Durs… faute de fournir un quatrain à la gloire de la montagne.

Beaucoup « d’écrivains » se révèlent dans les revues qui se nourrissent de leur plume alerte tandis que leurs guidons les conduisent vers les plus belles aventures de tourisme à bicyclette. Voyez la revue des Cent Cols, la revue des Diagonalistes et la revue des Randonneurs par exemple. Sans compter les très nombreuses revues de club et les bulletins fédéraux. Certains se lancent dans la publication d’un livre, ce qui n’est jamais une sinécure, ne serait-ce pour l’édition puis la distribution...

01) Avec « Passion de la Randonnée », Abel Lequien « livre » le résultat de la passion qu’il considère comme un roman d’aventures touristiques et pédestres. Un volume de 400 pages format 21x29 avec 250 photos NB, 29 € chez l’auteur (L’Ecluse à 63390 Willencourt) qui est aussi rédacteur en chef de la revue les « Randonneurs ».

02) Serge Calonne, de Liévin, nous a distribué quelques exemplaires de l’opuscule (87 pages d’écriture serrée sur format 21x29) relatant sa quête des contrôles pour les 540 sites, répartis à raison de six par département français. Serge est devenu lauréat des BCN/BPF en 36 ans de joyeuses pédalées. Sans se départir de l’humour spirituel ou gaulois (!) propre à ce maître es-cyclotourisme.

03) Le livre de Raymond Depiesse, c’est « l’histoire de trois vies ». Raymond Depiesse fut gamin à Bleid, proche de Virton, avant d’en devenir le maire au terme de sa 2e vie comme « colon » au Congo belge. C’est en retraite, donc sa 3e ,vie qu’il devint cyclo… pour mourir à vélo par accident. Il avait fêté ses 80 ans escaladant le Mont Ventoux. Livre de 240 pages en 21x29 sorti de l’imprimerie Michel Frères de Virton en 1993.

04) Un peu dans le même genre, et d’ailleurs copain du précédent, le Colonel (en retraite) Jean Militis, lui aussi du Luxembourg belge, signe un ouvrage où il encourage les « ptits gars » à ne pas avoir peur de la vie. Ni de la mort ! Avant de devenir cyclo et … sénateur, il « inventa » les para-commandos belges. Sur la couverture du livre (290 pages en 15x21, Imprimerie Michel Frères de Virton en 1989), « mon colon » Militis est aux côtés de son fils aîné, et escorté de ses deux jeunes fils. Preuve d’une forme durable !

05) Les Mémoires de Thomas Jacovetti (101 pages 15x21 en 1983, imprimerie des Tours à Chateaurenard de Provence) seraient ici hors sujet si le héros, qui connut l’émigration puis les horreurs de la 2e Guerre Mondiale, n’était devenu vélociste et ardent cyclotouriste. C’est l’exemple de l’évasion par le cyclisme et d’une vie honorable.

06) Le cyclo dans l’âme qu’était le Lorrain Daniel Mercy s’en allé au royaume des esprits en 1999. Il avait 48 ans. Comme pressé par le temps, il avait préparé de nombreux textes, photos et dessins sur son cyclotourisme. Ce sont ces documents que ses amis ont rassemblés dans un opuscule de 100 pages, en 21x29, que l’on peut acquérir chez Abel Lequien et ses Amis Randonneurs, dont Auguste.

07) Il était de ses amis comme il l’est aussi des Diagonalistes et de tous ceux qui admirent sa spiritualité et sa plume ravageuse… Paul Fabre, d’Alès, maître en onomastique est aussi un cyclo patenté et un écrivain prolixe. Avec lui, pas de doute, le héros cyclo ne s’ignore pas. On lui, doit entre autres, un récit (en trois style) de son pèlerinage à Saint Jacques (1997) et un compte rendu palpitant de ses neuf Diagonales de France (2001). Chez l’auteur (174 et 235 pages en 13x20), 4 rue Blanqui, 30100 Alès.

08) Le Drômois Charles Flotte fut un randonneur aussi pressé qu’efficace. Ses mémoires montrent aussi ses qualités de cœur. Petit gabarit, il était d’une résistance étonnante et d’un dévouement qui l’amena à s’impliquer à la FFCT avec ses compétences de juriste. Je fis sa connaissance dans son dernier BRA. Il avait plus de 70 ans. Ouvrage intimiste de 345 pages 15x21 publié en 1989 par « Copie Conforme » à Montélimar.

09) Anecdotique, la publication (53 pages dactylographiés 14x21 en 1986) du Hollandais Piet Hein Hilarides avait attiré mon attention à cause de son sujet et de la sympathie émanant du cyclo, par ailleurs professeur de Français. Il s’agit d’une « thèse » qui valut son diplôme universitaire au cyclo amoureux fou… de la France. Et des Français ?

10) Parmi les nombreux randonneurs baroudeurs qui font partager leurs aventures, on retiendra la forte personnalité de Bernard Magnouloux. L’ouvrage, suivi d’autres, qui met en scène sa « Rossinante » est aussi alerte que les conférences qu’il fit après son Tour du Monde. Ce fut un régal d’accueillir chez nous l’homme au rayon avec nipple en guise de boucle d’oreille. Livre auto-édité, 280 pages 15x21, en 1987.

11) Egalement publié en 1987 (220 pages 15x21), mais par la FFCT, l’ouvrage de Michel Haupais évoque les tribulations du « cycliste ordinaire capable de trucs extraordinaires » qu’est le cyclo. D’une plume très alerte et militante, l’auteur inspire le Randonneur nostalgique. Trouvable à la FFCT ?

12) Dans un modeste opuscule (94 pages 14x21 en 1984 à Steenvoorde) peut-être oublié de lui-même, Dominique Loosen, alors secrétaire de la Ligue des Flandres FFCT, voulait raconter son Tour de France Cyclotouriste. Il a donc réalisé ce que beaucoup ont dans la tête : une belle randonnée et un bon compte-rendu. Aujourd’hui Dominique est animateur du Fan Club de son compatriote Cédric Vasseur.

13) Autre exemple de ce qu’un modeste cyclo est capable de faire pour que son cyclotourisme reste dans les annales, l’Evasion en vélo, du Binchois Georges Henry. En deux tomes (48 pages 14x21 chez PAB-Concept à Binche fin des années 80) l’auteur raconte une aventure de 5000 km en s’avouant « limité par des études primaires ». Cyclotouriste particulier l’auteur ne fréquente plus les clubs.

Publication de 2001 et de très grande qualité, "Le Guidon et la Plume" est un ouvrage collectif publié par la FFCT avec 111 pages de très grand format et photos couleurs. Le livre réunit "dix récits de voyages à vélo" primés par la FFCT. Les lauréats sont: François Rieu, MThérèse et Gérard Hamon, Claire Coponet-Loury, Philippe Henry, JLuc Maréchal, JPierre Kornacki, JPierre Laviéville, Anette et Claude Raffenne, Patrick Jean ainsi que Philippe Garcia. Tous bons guidons et fameuses plumes. Sur commande, à la FFCT.

15) Cette rétrospective des ouvrages de cyclos qui parlent de leurs vélos pourrait se terminer ici avec la publication que l’on doit à Jacques Lannoy, membre éminent et capitaine de route patenté de L’Union des Audax Français. L’ouvrage, 178 pages 14x21 avec petites photos en couleur, imprimé en 2003 collecte des compte-rendus de l’auteur parus, entre 1966 et 2002, dans la revue des Audax Français. € 23, chez l’auteur : Résidence le Renouveau-bat B, 22 avenue de la Gare, 91570 Bièvres.

16) Mais nous avons gardé le très beau pour la fin. « Jamais seul au monde » de Stéphane Régnier, éditions Michalon en 2003, est de toute beauté. Au format inhabituel de 24x17, le livre se présente comme une bande dessinée avec des photos qui ne laissent que peu de place aux textes. Cette évocation d’un Tour du Monde faisait partie des cadeaux du Père Noël car j’avais été bien sage.

17) Le dos de couverture du "Jamais seul au Monde" de Stéphane Régnier est tout un programme!

17) Nouveau livre, paru fin 2004, proposé sur un cyclo lorrain, Jean Victor Meyer qui s'attache à décrire les tribulations de sa famille soucieuse de rester (ou re-devenir) française. D'où le sacrifice de trois des siens sans compter les souffrances de tous.
"Le sang de la Liberté, 1908-1944 (Editions l'Officine) n'est pas un livre sur le cyclotourisme mais une histoire de famille rapportée par un cyclo.