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DORMIR A PARIS BREST PARIS

Leurs nuits aussi belles que nos jours.

18-22 août 2003 Mise en ligne 24 12 2003

Celui qui a fait Paris-Brest-Paris explique surtout qu’il n’a pas dormi quatre jours et quatre nuits durant. Vous aurez ici la preuve que ce n’est vrai qu’en partie. Car le cyclo dort n’importe où !

Le « plus grand brevet du monde » marque les esprits à cause de la distance (1230 km) à parcourir en moins de 90 heures. Or certains terminent en moins de 50 heures incluant deux nuitées sur la route. Tous les autres dorment, au moins un peu. Toujours trop peu, souvent n’importe où et n’importe comment.

Avec 4000 participants, l’organisation ne peut pas garantir le « couchage » pour tous. D’ailleurs tout le monde ne supporterait la promiscuité et les ronflements d’un dortoir plein à craquer. En fait, beaucoup de cyclos n’ont plus la force d’aller plus loin. Alors ils dorment « là ». Avant de repartir bien sûr.



01) Le président de la FBC, André Prud’homme, pas très frais dans son PBP en 1987 : « La première nuit en roulant, puis trois nuits avec deux ou trois heures de sommeil ». C’est la règle générale pour un cyclo moyen qui termine dans les 80 h. et pour un costaud dans les 60 h.

02) Victime du décalage horaire, ce Japonais trouva sans doute l’endroit « irrésistible » pour une petite sieste, avant Villaines la Juhel (km 218). La nuit avait été blanche : « On ne se réveille pas quand on n’a pas dormi ! » explique l’homme du Soleil Levant.



03) Du côté de Loudéac (km 452) le soleil se couche pour la deuxième fois sur le peloton qui fonce, tous feux allumés. Désormais on trouvera des cyclos en quête du repos salvateur dans toutes les positions.

04) Le cyclo ne va, parfois, pas plus loin que son vélo. La couverture de survie déployée et le voilà allongé sur le tarmac. Sans se soucier du passage des autres cyclos. La nuit ne sera pas fameuse. Galère demain.



05) Le méthodique sait qu’il doit reprendre des forces et manger. Mais la force des raviolis ( !) est juste suffisante pour empêcher la tête de tomber dans l’assiette. N’empêche qu’il est sauvé.

06) Beaucoup s’écroulent ! Plus la force de demander une place au dortoir, ni d’aller à l’hôtel. On dort sur place quitte à expliquer ensuite : « Pas dormi, A peine un quart d’heure par ci. Et par là. »



07) Ne croyez pas que ces deux là sont fâchés ! Non ils s’appuient seulement sur leur meilleur côté. Mais ils ne savent plus où ils en étaient de leur dernière conversation.

08) Même maillot, les équipiers roulent en groupe. Et ils sombrent dans le sommeil au même moment. Juste quelques petites divergences sur la manière de dormir assis autour d’une table au fond de la salle.



09) Il faut bien repartir. C’est le 2e jour qui se lève sur les hauteurs de Roc Trévezel (km 564). Brest est à portée de pédale. Réveil salvateur dans la lumière rasante.

10) Voilà la rade de Brest, vue du pont Louppe. Inondée de soleil. Et le bonheur du cyclo qui ne s’est pas rasé : « Désormais, il suffit de rentrer à Paris. »



11) La journée passe vite et notre cyclo moyen, sur le retour, va de nouveau loger à Loudéac. La nuit tombe sur lui pour la troisième fois. Une nuit d’encre, sans lune. Et avec un éclairage si faible.

12) Le parking de Loudéac rencontre autant de succès au retour qu’à l’aller. Les cyclos qui s’allongent ainsi laisseraient croire à un bombardement sur cibles irakiennes. Non il s’agit du repos de guerriers.



13) Ce n’est pas ce qui va perturber cette cyclote américaine appliquant la directive Vélocio : « Manger avant d’avoir faim ». On est loin d’Antonin Magne qui disait à Poulidor : « Le Tour se gagne au lit ! »

14) Tout le monde n’a pas le caractère voulu ! Ceux-là s’abandonnent au sommeil. Avec diverses stratégies. L’un d’eux a même roulé sous la table : pour ramasser les miettes du sommeil des autres ?



15) Plus académique est la position parallèle et en chien de fusil de ces deux compagnons de route. Pourquoi réclamer davantage de dortoirs, de matelas, de couvertures et même de tranquillité ?

16) Les positions acrobatiques du sommeil ne datent pas d’aujourd’hui : cette photo fut prise lors du Paris-Brest-Paris de 1987. Moi qui ne dors que dans un lit, je m’étais pris à jalouser ces deux là !



17) Mais, comme dit le Danois au cul nu : « Quand faut y aller, faut y aller ». Pas sans prendre la précaution de mettre un cuissard propre, cependant.

18) Et voilà que se lève, désormais de face, le quatrième soleil. Les cyclos encore bardés des baudriers de nuit sont revenus dans la plaine, aux alentours de Nogent le Roi (km 1167).



19) Garanti de son succès (il lui reste 70 km à couvrir en 6h), ce cyclo britannique s’est écroulé sur le talus du bord de route après avoir posé le vélo. Pas de quoi émouvoir Marcellino qui le double.

20) On parle toujours du sommeil du cyclo. Jamais du tourment des accompagnateurs. Et pas un mot sur la fatigue du reporter du Cycle. Ici, en plein interview, les yeux pas encore en face les trous. Je témoigne : « Ne croyez pas un « Paris-Brest » qui prétend n’avoir pas dormi ! » Il a mal dormi.




Vous le savez, Paris-Brest-Paris est une grande aventure sportive. Une aventure moderne de père de famille, en réalité. Au milieu de 4000 participants venus des cinq continents.


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