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LE COL DU PARPAILLON (2650m)

A la recherche d’un mythe disparu

En Juillet 1985. Mis en ligne le 2003-12-10,
26e repor

Connaissez-vous le col du Parpaillon ? Dans les années 80 c’était un « muletier » mythique. Or plus personne n’en parle aujourd’hui. En 1985, profitant de vacances familiales à Embrun, j’eus l’occasion de l’escalader en compagnie de Daniel Vermoeren. Dur sans doute, mais tellement beau.

La légende du Parpaillon remonte aux années 1930 quand une équipe de cyclotouristes parisiens s’inspirèrent des récits de Vélocio et Maurice Maître parus dans le Cycliste pour lancer une « Campagne du Parpaillon ». Et de l’aveu du Docteur Philippe Marre, l’un des fameux promoteurs de la campagne, ce fut un succès avec 29 cyclotouristes au sommet en 1930 puis 54 en 1931…

La légende était d’autant plus belle que chaque lauréat, qui s’était inscrit sur un registre déposé à Crévoux, avait droit à un fanion offert par Albert Raimond (fabricant du dérailleur Cyclo). Puis à partir de 1966 le club Cyclo de Gap organisa un rallye qui conduisait sur la route mythique qui n’est toujours pas revêtue au delà de Crevoux donc sur les 12 derniers kilomètres. Aujourd’hui plus rien ne l’évoque sauf « Parpaimmon- Serre Ponçon en liberté, une randonnée permanente du C.C. Gap de 200 km.



01) En juillet 1985, Daniel Vermoeren et moi, savions que nous nous attaquions à un col de légende. Mais on ne connaissait pas toute l’histoire. Que la « route » avait été ouverte en 1901 pour rapprocher les vallées de l’Ubaye et de la Durance via Embrun et Barcelonnette. Que cette même année le col fut franchi par des cyclotouristes. Dont Vélocio qui serait passé en 1903 et encore en 1909. Et aussi Maurice Maître, avec photo et vélo d’époque, qui franchit le Parpaillon pour un compte-rendu décisif.

02) Nous savions qu’un registre était déposé dans un bar-restaurant de Crévoux, permettant de s’inscrire comme futur lauréat de l’ascension mythique. En 1985, donc l’année de l’invention du col de la Croix Jubaru, nous avons écrit, sans avoir peur des mots : « Du Col de la Croix Jubaru (99m) au col du Parpaillon (2646m) deux cyclos belges vont faire un bond de géants ». Merci de faire savoir ce qu’est devenu ce registre qui n’était déjà plus le premier.



03) D’Embrun à Crévoux pas de problème pour nous, car la route, un moment en corniche, est désormais revêtue. C’est après l’arrêt, donc au delà de Crévoux, que les choses se corsent. Les 12 km à venir sont d’un chemin, carrossable certes, de pierrailles. Or nous sommes là avec nos vélos routes, tout juste équipés de pneus de 25.

04) Sortant de Crévoux , on se lance dans l’inconnu mais plein de confiance et d’ardeur. Après tout nos vélos légers valent bien les lourdes machines de nos prédécesseurs. Et ce n’est pas le paysage qui va nous décourager.



05) En s’élevant, on dépasse la forêt de mélèzes pour arriver dans les alpages. Un fantastique troupeau coupe notre route sans même avoir l’air de nous remarquer. J’aurai le temps d’un cliché qui, agrandi, trônera longtemps dans le salon de Daniel et Francine Vermoeren.

06) Daniel a de bonnes raisons de se souvenir, vingt ans après, de nos escapades alpines. D’autant plus que l’application à remonter la pente, qui caractérise son portrait ici, est à l’image de celle qui fut sienne, voici quelques années, pour vaincre un fichu cancer.



07) De mon côté c’est « joyeux et plein d’entrain », que je savoure cette escalade, hors route et donc hors circulation, dans un environnement enchanteur. Avec, droit devant, l’échancrure du col à atteindre.

08) L’escalade se fait sans plus de problèmes, malgré une élévation de 1000 m en 12 bornes (8%). Nous prenons tout notre temps et me voilà déjà… presque au sommet.



09) Je me suis posté au « bon endroit » pour surprendre Daniel dans son franchissement d’un torrent. Evidemment j’ai cru, pour ne pas dire espéré, qu’on aurait droit à une belle chute. Je dirais même plus : un beau plongeon !

10) Le Parpaillon se franchit par un tunnel ouvert lui aussi en 1901. Ce tunnel a donné lieu à des mésaventures célèbres. Une fois, Pol Meura, ayant eu l’idée de fermer le portail pour « popoter » à l’abri du courant d’air, n’aurait pas pu récupérer son vélo sans l’arrivée de la jeep d’un garde forestier. Une équipe avec Abel Lequien, d’Auxi le Château, dut, une autre fois, utiliser des cordes pour sortir du tunnel ouvert du côté sud mais fermé par un mur de neige côté nord…



11) Désireux de retourner vers les familles à Embrun, nous ne franchirons pas le tunnel, mais la preuve est faite que nous sommes arrivés jusqu’au portail.

12) Ce qui nous laisse le temps d’une pause. Et de la pose photo, en plein mois de juillet, avec le concours d’un randonneur marcheur.



13) Puis vient la descente, finalement plus problématique que la montée. Il fallait s’y attendre dans la pierraille : crevaison par pincement.

14) On appréciera le profil de cette balade matinale de vacances : 58 km au compteur mais une élévation de 1800m pour arriver au sommet, puis revenir, d’un col de légende. La Condamine, sur le versant sud, se trouve sur la montée du col de Vars, franchi, lui, dans une Randonnée Alpine dont on reparlera ici.



15) C’est donc avec un grand soulagement que nous retrouvons la forêt de mélèzes qui annonce notre retour à Crévoux, modeste station d’hiver, et la promesse de la « civilisation ». Souvenirs de vacances à Savines le Lac et Baratier, près d’Embrun, sur le lac du barrage de Serre-Ponçon.

      AJOUT 2015 PARPAILLON 1985

16) En 2014, soit près de 30 ans plus tard, le nordiste devenu savoyard, Hubert Delesalle nous adresse ce cliché qui émeut.

Il a retrouvé, sur le Livre d'Or de Crévoux, notre dédicace, signée Daniel Vermoeren et André Tignon ...

A toi, Daniel, ... qui est déjà reparti là-haut!




Pour nous le Parpaillon est fait. Mais l’énigme reste entière. Pourquoi a-t-il perdu toute son aura d’antan ?


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