L’électro-stimulation, y compris avec des appareils personnels que l’on trouve dans le commerce (Cefar, Compex, Sporécup …) ne peut pas faire de tort. Mais pour conclure ses études de kinésithérapie, « Minouchette » va mener une longue, patiente et scientifique enquête sur ses effets.

En italique et gras, c'est Minouchette qui apporte ses commentaires scientifiques au reportage. Merci à elle.

On ne peut ici dévoiler les résultats de l’enquête que le jury devra apprécier. Mais on en montre les coulisses en suivant une vingtaine d'Audax Tournai qui ont participé à deux séances d’analyse. Il faut dire que Minouchette est craquante. Même Guy Franck n’a pas résisté à son : « Alors, beau brun, tu viens à la séance ? »

00) Les « cobayes » recrutés se retrouvent le samedi soir dans les locaux de la Clinique La Dorcas, à Tournai. Si pour les cyclos il s’agit bien d’isocinétisme (égalité de mouvement?), heureusement ils ne viennent pas pour une quelconque réadaptation.

"Isocinétisme signifie "vitesse constante". La machine adapte sa résistance à la force développée par le muscle."

01) L’équipement ne manque pas d’impressionner. Il y a de quoi réadapter toute une équipe de foot.

"Les entraineurs peuvent envoyer les joueurs s'y faire tester pour mesurer leur capacité musculaire et vérifier si la récupération d'une lésion est réalisée."

02) Même que la chaise, un siège ergonomique, fait penser à une « électrocution » tout en douceur.

"Il s'agit d'une autre machine d'isocinétisme qui permet de traiter d'autres articulations que le genou."

03) Coordinateur du mémoire de Minouchette, Olivier Rousseau est kiné au centre isocinétisme et réentraînement à l’effort.
Il exerce, par ailleurs, comme maître-assistant à l’école de kinésithérapie de Tournai.
Le maître a la chance d’avoir (au moins) une très bonne élève. « Et inversement », rectifie Minouchette.


"No comment!"

04) L’élève (4e et dernière année de kiné) explique au groupe du jour (Mathilde Lamant, Paul Decraeye, Guy et Nadine Delvaeye), que chacun va passer à son tour.

05) Si l’appareillage, relié à un ordinateur avec écran de contrôle, est sophistiqué, l’exercice est simple. Il s’agit de pratiquer, sur les deux jambes successivement, un certain nombre de flexions et extensions, en nombre variable et en charge progressive, selon un rythme déterminé. Mathilde essuie les plâtres.

"Ils vont réaliser des mouvements, selon maximum de force et de vitesse, à quatre vitesses angulaires différentes: 60°/seconde, 90°/s, 180°/ et 240°/s.
Le plus difficile est 60°/s."

06) Puis c’est Paul qui s’y colle. Bien déterminé à faire de son mieux. Mais là n’est pas le problème car il s’agit d’enregistrer les aptitudes personnelles et non de battre des records de force.

"Le but est de déterminer si l'electro-stimulation a changé les données sur les extenseurs et de tirer des caractéristiques générales sur les cyclotouristes.

07) La charge, dans l’exercice final, est lourde (60°/s). Même Guy se surprend à grimacer.

"Il grimace en effet, mais parce que c'est dur, mais pas douloureux. Sinon la machine diminuerait sa résistance."

08) L’effort est quasi surhumain pour Nadine qui s’applique pourtant à fléchir et à étendre la jambe.

"No comment!"

09) L’effort enregistré sur ordinateur se traduit par une série de courbes sur l’écran.

10) Minouchette surveille les opérations qui doivent se dérouler selon les règles de l’art. Pour l’instant il s’agit d’enregistrer les aptitudes de chacun. Précisons que ceci survient après un « échauffement » cyclo de 60 km.

11) L’écran montre les courbes individuelles que l’ordinateur va garder en mémoire, en distinguant flexion et extension sur plusieurs exercices successifs.

12) Photographe de cette première séance, Moustache ne résiste pas à la tentation d’attirer le regard de Minouchette : « Regardez comme je pédale bien, malgré mon genou invalide ».

"Moi je le trouve sympa, Moustache!"

13) Retrouvailles donc, de la même équipe, une semaine plus tard, dans la salle de torture.

"On va, cette fois, pouvoir mesurer la différence entre "sans" électro-stim" de la semaine dernière et "avec" électro-stim' de cette semaine."

14) Guy manifeste son impatience. Minouchette lui explique qu’il y aura de la stimulation pour tous.

15) C’est Mathilde qui commence. On va, après pose des électrodes reliés à l’appareil branché sur le programme récupération, lui électro-stimuler les muscles de la cuisse droite. Oh les beaux muscles !


"On stimule la jambe dominante de chaque cyclo. Les électrodes sont placées à des points précis: extrémité du muscle et point moteur."

16) Bien entendu, on lui demande ce qu’elle ressent. La réponse c’est : « Rien. Pas le moindre picotement ».

"En fait si, elle va sentir quelque chose ... lorsque l'intensité sera suffisante, au delà du seuil de perception.
La bonne intensité, pour la récupéation, c'est au début de la perception visuelle de la contrction musculaire."

17) Puis Mathilde passe à l’épreuve de force. La même que celle de la semaine précédente. Il suffira alors d’interpréter les éventuelles différences d’aptitude. Le maître de stage contrôle les opérations.

18) Au tour de Paul, dans une attitude de pleine récupération, de se faire électro-stimuler.

"Vous voyez bien que ce n'est pas douloureux."

19) Patience car la séance est programmée, sur le boîtier, pour 20 minutes.

"25 minutes."

20) Puis passage, à son tour, à l’exercice de flexion et extension en nombres et charges déterminés.

"Mêmes tests que la semaine précédente, bien entendu."

21) Minouchette maîtrise le déroulement des opérations et demande à l’ordinateur d’enregistrer les données du patient.

"En plus de l'ordinateur, j'enregistre les données sur disquette pour éviter les risques d'un bug"

22) Sans plus de fioritures, Guy passe à son tour sous le joug des électrodes.

23) Et il joue la décontraction sur l’appareil suivant.

24) Arrive le tour de Nadine qui demande à surveiller les données du boîtier.

25) Puis voilà sa cuisse droite qui, comme d’habitude, ne vaut pas moins que la gauche.

"On électro-stim' le vaste externe, le droit antérieur et le vaste interne avec deux électrodes par muscle. Le crural, muscle profond, n'est pas touchable.

26) Son manager veille au bon déroulement de la stimulation.

27) Et c’est le passage incontournable à la chaise des tortures.

28) Voilà c’est déjà fini pour l’équipe de cobayes. Minouchette s’active d’un côté.

29) Puis de l’autre. Avant de replier le matériel et de filer… vers Bruxelles.

30) Au lendemain des exercices, un doute survient. Et s’il y avait de la différence entre les divers appareils disponibles sur le marché ?

Celui qu’expérimente, ici, Pascal Clément n’est pas le même que celui testé par Minouchette.

Or son vendeur affirme détenir le seul … vrai stimulateur !

"Il n'est pas question de marque. J'ai essayé de déterminer un programme en fonction de la littérature. Il tient compte de plusieurs paramètres comme le type de courant, la fréquence, le temps de travail, etc...