37) Le jour se lève mais le brouillard matinal persiste au matin du 3e jour.

La montagne est belle mais, par rapport aux 30° de la veille dans la plaine, ses 8-10° frigorifient les randonneurs thais.

38) La parade trouvée est d’acquérir, au 7/Eleven bien sûr, un plastic transparent aussi protecteur que jetable !

Efficace sans doute contre le froid mais bonjour la transpiration.

Pourtant n’est-elle pas ravissante cette courageuse randonneuse… rose bonbon ?

39) Dans les pages facebook où nous tirons nos images, on n’a pas retrouvé de clichés montrant notre héroïne Duangrat, alias Rat, ainsi enveloppée par son plastic acquis d’urgence.

Elle aurait été encore plus… bleu Audax Tournai.

40) Tous écrans d’ordinateur allumés, le coach Marcelino a quitté sa cambuse pour aller chercher au Cora de La Louvière de quoi réchauffer sa protégée.

Faute de mieux il est revenu avec un bon conseil : « Pédale encore et encore. Ce n’est qu’un coup de froid ».

41) A l’impossible nul n’est tenu.

La « monstruosité » du relief s’exprime par un pourcentage de pente à deux chiffres en pleine ligne droite.

Pour cela non plus on n’a pas retrouvé de photos de Rat dans la situation de piétonne provisoire.

42) Au centre de la Thaïlande ce n’est pas comme les hautes montagnes du nord mais c’est affreusement beau et vallonné.

En 600 km (sur les 1500 du BRM) l’élévation sera de 10000m via les 12 monstrueux sommets dont deux dépassent les 950m.

43) Le parc national de Phu Suan Sai, à la frontière du Laos dans le centre-nord de la Thaïlande, couvre 117 km2 largement forestier et culmine à 1408m d’altitude.

Les villes qui le bordent sont Phitsanulok, Loei et Uttaradit où passent les randonneurs du BPB.

44) Si le parc de Phu Suan Sai est connu des touristes pour la variété des oiseaux qui s’y trouvent, rappelons que la Thaïlande est aussi le pays des éléphants.

D’où l’arrêt à l’entrée d’un parc dédié à leur histoire.

45) Pas question d’aller faire un tour à dos d’éléphant comme de bêtes touristes, Mongkol et Rat songeraient plutôt à vénérer Ganesh.

Car, représenté avec un corps de gros homme doté d’une tête d’éléphant, Ganesh est, entre autres, le dieu qui « lève les obstacles ».

46) Sans jamais franchir la frontière, le nord-est du parcours du BRM1500 passe tout près du Laos.

Et donc à proximité du Mékong, fleuve frontalier qui, venu de Chine, se dirige vers le Cambodge puis le Vietnam.

47) Ce n’est pas un fleuve mais le lac Sirikit, nom de l’épouse du regretté roi Bhumidol, que les randonneurs vont traverser au moyen d’un ferry.

48) Donc un temps de repos plutôt bienvenu.

Mais certains auront de quoi pester en l’attendant, car le ferry ne part que lorsqu’il est complet !

49) Moment de détente à bord, surtout quand on est en compagnie de Phraephet (à droite).

Sportive de Bangkok et nouvelle venue chez les randonneurs, Phraephet ne laisse personne indifférent.

50) Pas de quoi émouvoir notre Rat filant avec ardeur vers le terme de cette grande chevauchée.

51) Ce nouveau volet de la carte de route joliment remplie porte la marque du passage aux CP6/7/8/9.

Soit avant et après Phrae atteint en ville au km 622 puis au Wat Phraphat Cho Hae (km710).

52) A la sortie des montagnes monstrueuses la route est encore belle.

Mais encore tellement longue avec 450 km de plat monotone.

La chaleur retrouvée (+/- 30° dans la plaine de jour) et le vent plutôt poussant ne seront pas favorables pour tout le monde.

53) En plus de la bonne santé et de l’absolue détermination, l’équipement est primordial.

Sur des machines légères (les bagages sont confiés à des « dropbagcars ») le guidon prend des allures de tableau de bord :

Lampes triples, GPS, Smartphone, batterie externe et autres compteurs…

54) Il était aussi dépité que furieux le randonneur Ton Nattaphop publiant, sur sa page facebook, la photo de la médaille BKK PRH (le BRM1500)… barrée « DNF ».

C'est-à-dire « Do not finish » ou, autrement dit, « Abandon ».

55) L’organisation est aussi efficace dans cette perspective, même si ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on range son vélo dans le pick up de secours.

56) Puis c’est le rapatriement organisé pour clore une aventure non aboutie.

57) Alors, à La Louvière et ailleurs dans le monde, on se réjouit de voir que la bulle verte de Duangrat continue d’avancer sur la ligne rouge du parcours.

Rat est ici « visible », car en cercle vert agrandi, en plein milieu de l’écran.

Et donc au milieu du peloton...

58) Les plus costauds ont déjà retrouvé la zone urbanisée qui annonce la banlieue de Bangkok.

59) Passage du randonneur devant un chedi (structure dédiée à Bouddha dans l'enceinte d'un temple) qui fait partie du quotidien thai.

60) Ce retour à Bangkok se fait aussi nuitamment, donc avec des illuminations, pour certains.

61) Satisfaction et gloire pour Bandit (c’est son prénom !) premier rentré du BRM1500 de 2020.

En moins de 96h, soit avec plus d'un jour d’avance sur le délai.

62) Bandit a terminé avec 1h d’avance sur Chanil qui, après l’avoir accompagné sur la première moitié du parcours, est resté ensuite son… premier poursuivant.

L’extrait d’écran, à droite, montre que Chanil était à 30 bornes de Bangkok quand Bandit y est arrivé.

63) Dernier lever de soleil, le vendredi 10 décembre pour ceux qui vont terminer, avant 12h, dans les 120h.

64) Rat est de ceux-là alors que Marcelino lui crie durant 200 bornes : « Courage, c’est la dernière ligne droite ! »

Dans son for intérieur elle se dit : « C’est facile pour lui d’être mon coach idéal dans son logis et devant ses écrans. ! ».

65) Et puis ni elle ni son coach ne trouvent plus leurs mots dans leur émotion.

Duangrat Sunthornsat est lauréate du 2e BRM1500 de Thaïlande.

Congratulations Rat !

66) Mais Dieu (ou Bouddha) que ce fut dur !

Imaginez les souffrances quand, malgré 6h d’avance sur un planning de 15km/h à 200 bornes du but, il ne reste plus qu’une heure de délai à l’arrivée.

La moyenne ne fut plus que de 10km/h, (nombreux) arrêts compris.

67) On verra plus loin que seulement 61 des 111 partants sont arrivés au terme de l’épreuve.

Dont ce randonneur doté de la force de l’éléphant fédéral.

68) Et celui-ci portant un maillot marqué du profil des « Twelve Monsters » qu'il a domptés.

69) Puis les congratulations entre les lauréats associés dans la réussite.

Les uns portant le maillot rouge officiel "BKK PRH" du BPB et les autres, canetons rescapés, portant le maillot des Duckling Bogie.

70) Mention spéciale à Phraephet qui avait annoncé son intention de terminer « en moins de 100h ».

C’était d’ailleurs (trop) bien parti pour cela puisqu’elle caracola, seule et contre le vent, en 3e position jusqu’à mi-parcours.

Sa bravoure fut ensuite de persister, malgré tout, jusqu’au bout pour terminer en 120h et bien mériter sa médaille.

71) Hommage aux bénévoles de l’organisation du Thailand Touring Cycling Club (TTCC) sous l’égide des Audax Randonneurs Thailand.

Merci aux bénévoles sur le parcours et, comme ceux-ci, aux permanents au départ/arrivée du Café de Bangsai à Ayutthaya (banlieue nord de Bangkok) fief des randonneurs de Bangkok.

72) Comme pour graver leur nom dans le marbre, les lauréats inscrivent leur nom sur le logo en bois dressé devant le Café de Bangsaï à Ayutthaya.

73) Zoom sur la signature de « Duangrat » qui apparaît en rouge à côté de son numéro 7083 des Audax Randonneurs Thailand.

Voilà pourquoi la tenue des Audax Tournai (y compris la casquette !) n’a jamais été aussi bien porté sur un BRM de 1500km !

74) Grâce soit rendue aux divinités qui l’ont soutenue dans l’épreuve…

En ce compris « Uncle Marcel » qui l’a initiée puis coachée pour terminer au mieux une (très) longue distance…

75) Voici les chiffres transmis par l’organisation :

111 Inscrits, 107 Partants, 61 Lauréats, 3 en léger retard, 3 en retard long, 4 Non partants et 40 Abandons (DNF)…

76) Photo nostalgie datant de 2019, puisque Marcelino, rentré en Belgique après 10 belles années en Thaïlande, emprunte désormais d’autres routes que celles de Rat.