00) Plus long et plus dénivelé que l’illustre Paris-Brest-Paris (PBP, 1200km et 10500m + en 90h) le BPB de Thailande s’inscrit parmi les plus grands Brevets Randonneurs Mondiaux.

Les 111 participants craignaient encore plus les « Twelves Monsters (12 Monstres) que la distance.

01) Logo original sur l’affiche annonçant le 2e BBK-PHR, Bangkok Phrae-Bangkok du 05 au 10 Décembre 2020.

Soit 1500km et 12500m d’élévation en moins de 125h (5 jours et 5h).

02) « Super Randonneur » expérimentée, Duangrat était au départ avec une ferme détermination.

Initiée par lui aux BRM de son pays, elle porte la tenue des Audax Tournai (B) de son coach « Uncle Marcel ».

Notre Marcelino, alias Marcel Lefebvre (revenu en Belgique), est… son « idole » !

03) Soumise aussi à des règles sanitaires, l’organisation du Thailand Touring Cycling Club, patronnée par l’Audax Randonneurs Thailand a prévu 3 vagues de partants.

Par la suite les 111 participants seront vite disséminés sur le parcours.

04) Parmi les photos récupérées sur différentes pages FaceBook de participants, voici celle-ci où notre « Rat » prend le départ.

A 7h du matin le samedi 5 Octobre 2020… avec courage et bonne humeur : « One lap and… we go home » !

05) Dans le delta puis le bassin du fleuve Chao Praya qui draine le centre de la Thaïlande, le pays est très plat.

D’où, sur les 400 premiers kilomètres, un parcours facile mais contré par un vent tenace.

Pour rappel, en Thaïlande on roule à gauche : les autos comme les vélos... et les camions aussi !

06) Cette photo du participant Ton Nattaphop montre que les costauds mènent bon train dès le départ.

07) Derrière on s’éparpille en petits groupes.

Troisième de ce groupe, Rat s’accroche mais n’insistera pas :
« Qui veut aller loin ménage son allure ! »,
lui a répété Marcelino qui parle de mieux en mieux, via Line (de préférence à Skype), le Thai.

08) On ne va pas détailler ce long parcours qui forme une boucle au cœur du pays.

La montagne (1100m) est… tout en haut (y compris de la carte), Phrae étant une bourgade de 15000 habitants proche d’un Parc National.

Les 16 points de contrôle permettent d’organiser les étapes.

09) Duangrat, que nous appelons gentiment « Rat », sera au cœur de cette épopée héroïque.

On la retrouvera donc dans (presque) tous ses états, y compris les coups de mou !

Pour l’heure, elle pavoise avec transmission de pensées et… de smartphone.

10) Au bout des ondes, dans sa « cambuse » de La Louvière en Belgique, Marcelino va passer 5 jours au chevet du BPB thai.

Il dispose des nouveautés techniques pour suivre le parcours sur un écran, pour suivre ses protégés sur un autre écran et… poursuivre Rat avec son coaching d’expérimenté.

11) C’est Noël avant l’heure puisque c’est magique !

Chaque participant, doté d’une puce, étant représenté par un petit cercle vert (connecté) ou rouge (non connecté) suivant le trait rouge, on peut suivre la progression de chaque pédaleur.

A droite on devine un regroupement de 5 ou 6 cyclos.

12) Alors Marcelino imagine Rat dans sa bulle verte…

Il lui dit d’un peu se reposer et de beaucoup pédaler.

Elle l'écoute et n'en garde pas moins son sourire de... Mona Lisa !

13) Certains déjà devant et d’autres déjà derrière s’en donnent aussi à cœur joie.

Avec le salut du randonneur portant le maillot des Audax Randonneurs Thailandais marqué de l’éléphant national.

14) Il faut aussi voir le décor de bananeraies :

aussi habituel là-bas qu’impossible par ici.

15) Si l’allure est libre, rien n’interdit de s’associer pour progresser.

Ainsi ce quatuor mixte « Duckling Bogle » où l’on protège les… canetons de la famille.

16) En Thaïlande, pays d’Asie, on était déjà familiarisé avec le port du masque.

Alors tant mieux pour la protection anti-virus même en pleine campagne.

17) Chaque participant a reçu un carnet de route qui permettra d’authentifier le respect du parcours et de l’horaire.

Un poste de contrôle permanent se tient en dix lieux fixés comme Check Point (CP).

A cela s’ajoutent six lieux fixés où le contrôle se fait dans le 7/Eleven prévu et prévenu.

18) Les deux premières pages de ce carnet sont déjà bien remplies. Cachet obtenu aux CP du km75, 169, 247, 336 et 423.

Cette carte mentionnant une arrivée à 6h09 à Phitsanulok, son détenteur a couvert les 423 km en 23h09 !

Pas mal, mais le plus dur reste à venir.

19) Sympathique et dévoué, le « contrôleur » qui, au CP5 de Phitsanulok, sera de permanence de 00h38 à 18h15 le dimanche 6 décembre.

20) Le contrôle est occasion de ravitaillement.

Pour ce faire les randonneurs thais sont adeptes des magasins 7/Eleven qui ont l’avantage d’être bien achalandés et ouverts 24h/24, donc même la nuit.

21) Certains ont tendance à confondre magasin et dortoir par irrésistible envie (et besoin) de dormir…

L’expérimenté coach Marcelino avait dit à Rat : « Quand tu dors, dors bien mais vite ».

22) C’est ce qu’elle fit sérieusement, après avoir avalé sa soupe de nouilles dans une salle où l’ambiance entre randonneurs était festive.

23) Les randonneurs thais nous épatent par leurs goûts culinaires, très souvent à base de nouilles.

Et c’est tellement appétissant (!) qu’ils font la photo du plat du jour.

24) Plus raffinée et variée est cette assiette bordée de riz dont certains se sont régalés.

25) Mais le besoin de dormir impose sa loi.

Ne dort-on pas mieux, sinon plus vite, quand on bénéficie d’un matelas pneumatique ?

Chut, do not disturb Chonthidar !

26) Rat sait qu’il ne faut pas trainer inutilement.

La voilà partante pour la partie effrayante… des « Twelve Monsters ».

En 600 km il faudra passer douze cols et dépasser à deux reprises les 1000m d’altitude.

27) Le moment de reprendre des forces sous la protection bienveillante du regretté roi Bhumibol qui régna de 1946 à 2016.

Ce calendrier de 2020 montre que les Thaïlandais le vénèrent encore plus que jamais.

28) Pour la plupart des randonneurs du BPB, le soleil se couchera 4 fois, pour autant de nuitées pédalantes.

Or, l’équinoxe est quasi permanente dans ce pays tropical.

A Bangkok le soleil se lève vers 7h et se couche vers 19h... toute l'année.

29) Alors les randonneurs sont habitués à rouler dans le noir et sont équipés en conséquence.

A savoir: lampes performantes et baudriers réfléchissants.

30) Pour les randonneurs de longue distance, longues sont les rondes de nuit.

Mais avec des lampes, alimentées par batterie ou par moyeux ad hoc, hallucinantes.

31) Les feux rouges à l’arrière sont aussi lumineuses que les lampes blanches à l’avant.

D’où ce cliché quasi psychédélique !

32) Retour à la lumière quand se présente un nouveau magasin 7/Eleven, évidemment ouvert.

33) Le carnet de route de notre cyclo costaud est riche de 4 tickets de caisse 7/Eleven agrafés.

Le point de contrôle étant libre dans le lieu désigné, le ticket remplacera le coup de tampon requis.

34) Rien n’empêche de s’autoriser des arrêts supplémentaires dans les boutiques qui pullulent au bord des routes.

On y trouve de tout pour rompre le jeune et, aussi, pour rompre la monotonie.

35) Si dans la nuit noire des forêts thaïlandaises on ne craint pas le loup, le danger peut venir de chiens errants cherchant à mordre les mollets.

Près de la Chine, n’est-ce pas le monde à l’envers ?

36) Tout va bien pour Rat qui va bénéficier de la compagnie de l’expérimenté et tranquille randonneur qu’est Mongkol.

Ils vont s’épauler pour la deuxième partie du périple.

Alors vivement la suite...