00) Marcel Lefebvre, alias Marcelino, ne passe pas inaperçu dans la plus grande organisation cyclotouriste qu’est devenue le Challenge Doï Inthanon.

Faut dire qu’il roule régulièrement parmi les « Audax Randonneurs de Thaïlande » dans les BRM de tout le pays.

Et qu’il s’y fait de nombreux amis.

01) Résidant à Chiang Mai, il participe pour la 4e fois au grand rendez-vous annuel du Doï Inthanon.

Notre septuagénaire est revenu avec un diplôme certifiant, en langue et écriture thai, qu’il a atteint le sommet du pays en 4h32.

Soit… à 10,04 km/h de moyenne sur 48 km.

02) Partant lentement, notre Marcelino ne faiblit pas alors que la route s’élève jusqu’à du 18% dans le final.

Alors il revoie et dépasse beaucoup de jeunes gaillards… mal équipés en développement ou ayant présumé de leurs forces.

03) La montée du Doï Inthanon élève de 2260 m en 46 km.

Soit deux fois l'Alpe d'Huez qui élève de 1110 m en 15 km.

Et le Mont Ventoux, idem !

04) Le départ se prend de Chom Tong, à 60 km au sud de Chiang Mai, au nord de la Thaïlande.

Une série de vagues sont organisées pour répartir la foule des 5200 inscrits à l’avance venant de tout le pays.

05) Marcelino y retrouve des « randonneurs » de connaissance comme les cyclos Audax d’Hat Yai, 1600 km de Chiang Mai.

Ils se souviennent de l’avoir vu comme participant à leur 400 BRM.

06) Et lui, dont le pseudonyme emprunte à la légende de Hinault, se retrouve en famille avec les cyclos HINO qui ont pour prénoms :

Valent, Filip, Bardol et Borsal !

07) Dans la première vague se retrouvent des costauds pour la course.

Parmi les trois premiers, qui se disent « thaïlandais », on repère Peter Pouly.

Cet ancien coureur professionnel du Vtt en France, s’est installé en Thaïlande et y officie comme coach-manager.

Avec de beaux restes car il termine 3e en 2h10.

08) Du fait de son classement dans les 1500 premiers ( !) en 2016, Marcelino prendra le départ dans la 4e vague.

Se connaissant, il va attendre son heure pour finir en beauté.

09) Le maillot officiel « 12e Challenge Doï Inthanon », en 2019, remporte un vif succès.

Le voilà joliment porté par un mannequin de service.

10) Le parcours du jour consiste donc en une simple mais interminable montée de 46 km.

Si la moyenne générale est d’un modeste 4,8%, il faut prévoir un final corsé avec un terrible 18%.

11) Les grandes organisations thaïlandaises ont le sens du sensationnel qui suscite l’enthousiasme.

C’est parti pour une ascension qui vise le toit du pays.

12) Mais, curieusement, le décor ne sera pas parmi les plus pittoresques.

Presque toujours boisé, le bord de route ne débouche jamais sur des paysages spectaculaires.

13) De plus, suite à la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois, des feux de forêts ont ravagé la région.

14) Pour les pédaleurs les conditions climatiques sont dites favorables.

Au sommet on mesurera un agréable 30° !

15) Impressionnante restera la foule des 5200 cyclos lancés dans la même direction.

16) On ne serait pas en Asie sans ces superbes « wat » ou temples destinés à l’élévation des esprits.

Car plus le cyclo grimpe, plus il s’élève.

17) Cette porte fait office de check point à l’entrée du Parc Naturel du Doï Inthanon.

D’habitude c’est un péage de 300 bahts (8€) qui est demandé au cycliste.

Aujourd’hui c’est compris dans les 800 baths (+/- 23€) versés à l’inscription.

18) Ils font tout pour être beaux les cyclos de la belle aventure.

Si on envie le costume de celui-là ( ?) on lui laisse la chance de pousser son fat bike.

Car, comme pour les tenues, des vélos il y en a de toutes sortes.

19) Plus dans la norme, cet Audax Randonneur, n’a pas manqué de saluer « Uncle Maaashal ».

Car chez les Thais, Marcelino est le vieil « Uncle » des « BRMistes » et Marcel se prononce « Maaashal ».

20) C’est jour de fête quand on entre dans la danse du Doï Inthanon.

Alors le tutu lui va à merveille… quand elle se met en danseuse !

21) En revanche c’est pas la joie… quand la chaîne se brise !

« Sans doute à cause de croisement extrême sur un équipement de 50/34 à l’avant et jusqu’à 40, si pas 50 à l’arrière »,

explique Marcel qui, lui, s’en tient au tour de roue.

22) Les postes de ravitaillement en eau et fruits (bananes) sont multiples dans la montée.

Avec, ici, un poste tenu par les enfants des tribus qui se joignent à la fête des vélos.

23) Tout cela se traduit par une profusion de déchets avec les bouteilles en plastic.

Mais tout sera rassemblé et évacué en fin de journée.

24) Vient le moment où l’on entre dans le dur.

Avec les premières capitulations qui n’empêchent pas de progresser vers le sommet.

25) Après tout, on n’est pas le seul à offrir les honneurs du pied au Doï Inthanon.

26) Pourtant parfois on essaie de résister à la pente, avec l’énergie du désespoir.

27) Mais comment font-elles, les filles, qui vous doublent sans même grimacer ?

28) Le Marcelino, lui, il ne donne pas un coup de pédale dans la roue d’un jeune costaud !

Son heure est venue car il a de l’énergie à revendre.

29) Pour les besoins du « reportage » il prend le temps de quelques clichés.

Notamment à cet endroit où l’on devine la pointe du temple The King's Pagoda.

Ce n'est pas encore le sommet qui est à 5 km de The King's Pagoda!

30) Les photographes ont pris position.

Des photos des participants au Doï Inthanon, on en trouve des milliers.

De quoi faire pâlir de jalousie les fournisseurs du site www.cycloshdf.fr

31) Pas dégagé non plus au delà de la Pagode royale, le sommet culminant à 2565m se camoufle dans son écrin de verdure.

32) Pas de quoi désespérer, Marcelino ne s’est même pas arrêté puisqu’on lui annonce les 500 derniers mètres.

33) Au finish c’est le portique final.

34) Avec affichage du temps écoulé depuis le départ matinal de Chom Tong.

A chacun d’affiner ensuite en fonction de la vague de départ attribué.

35) Le gps compteur de Marcelino indique 45,5 km parcouru à 10,4 km/h de moyenne (durée de 4h32).

Ceci avec une élévation de 2289 m alors qu’il fait 30,2° à l’altitude indiquée de 2578 m.

Et bonne fréquence cardiaque de 109 à ce moment.

36) Tout cela sera confirmé par les relevés de l’organisation.

Passage devant l’ordinateur souriant.

37) Calculs selon l’heure de départ et répartition selon les catégories d’âge et de sexe au stand « Live Results ».

38) Puis l’attribution des médailles que l’on va se mettre au cou.

39) Sans négliger l’ultime poste de ravitaillement pour un « pad Thai ».

« Le repas reconstituant des cyclos » certifie notre Marcelino.

40) Voilà donc le revers de la médaille du « finisher » Marcel Lefebvre :

4h32 sur le 48 km.

Le chronométrage officiel va établir que Marcelino termine 1224e sur 5351 arrivants, mais 1157e sur 4811 dans sa catégorie "male"... 67 dames l'ayant précédé en temps.

41) Au sommet c’est triomphe et récupération générale :

« On l’a fait ! »

42)« On l’a fait ! » répète-t-on en gagnant le podium.

Et puis un autre panneau en main pour dire :

« Le Doi Inthanon ? J’y suis ! »

43) La TV « esprit du Japon » a demandé son avis à Marcelino.

Il a déclaré, en français : « J’ai bien apprécié cette édition 2019 sans voitures car en 2016 on était « emmerdé » par les voitures ! »

Les Japonais vont être contents de le savoir !

44) Contents d’être au sommet il faut songer à rentrer, or la descente serait dangereuse alors que beaucoup continuent de monter.

L’organisateur invite à profiter des camions mis à disposition pour descendre hommes et machines.

45) Marcelino s’offre le plaisir de descendre à vélo en croisant des grimpeurs sur 10 km.

Puis en se laissant aller jusqu’à Chiang Mai après un affolement du compteur.

Avec… un maximum de 81 km/h !

46) Souvenez-vous de la cyclote en tutu pour rouler en danseuse.

Elle est reprise pour la photo officielle de l’organisation annonçant les résultats.

47) Ultime photo de ce « reportage » pour remercier le site « Lampang Cycling Gangster ».

Il nous a permis de compléter la galerie des photos prises par Marcelino.