00) La page d’accueil du site http://www.lafraisecycles.fr met la puce à l’oreille et déjà dans l’ambiance.

Suivez-nous dans un des locaux de l’ancienne usine textile Cavrois, au 117 rue Montgolfier à Roubaix.

01) On y trouve notre artisan, Andreas Behrens (44 ans), occupé à entretenir sa machine de grand baroudeur, construite de ses mains.

Avec elle il a réussi la Transcontinentale Grammont-Istanbul en 15 jours, avec 3900 km et 40000 m d'élévation au compteur.

Il lui fallait donc une machine fiable, confortable et bien équipée.

02) Il s’est installé comme cadreur à Roubaix après avoir quitté son Allemagne natale pour bourlinguer, avec sacoches, en Europe.

Ayant travaillé dans le numérique à Singapour durant 6 ans il s’offre une formation professionnelle et débarque à Roubaix en 2015.

Son nom « Behrens » évoquant une baie, il adopte « LaFraise » comme marque de fabrique.

03) A Roubaix, Andreas n’est pas seulement proche de ses enfants.

Il a le choix entre le mythique vélodrome et le Stab, nouvelle piste couverte.

D’où le vélo de piste, labellisé keirin japonais, fait maison.

04) Pour les randonnées de route comme le Tour des Flandres, il lui fallait aussi un vélo de route ?

Qu’à cela ne tienne, voilà un Lafraise de route!

Car, comme il dit, : « Un constructeur est toujours en train d’apprendre… »

05) Puisque les affaires tournent il faut solliciter les fournisseurs.

D’où l’arrivée d’un colis avec tubes et divers accessoires commandés.

06) Le travail artisanal passe aussi, vue la mode du vintage, par la restauration de machines anciennes.

Ainsi ce cadre et fourche aux couleurs de la belle époque Merckx chez Molteni…

07) Le défi est aussi de faire des miracles.

Ainsi ce cadre qui, ayant été reconstitué au niveau du tube de selle, finira par retrouver goût à la pédalée antique.

08) Parmi les commandes en attente, la machine « Confrérie du 650 » d'un randonneur bruxellois.

Elle aura droit à un coup de jeune et au rajeunissement des porte-bagages.

09) Andreas songe déjà à la prochaine fête des mères :

« Sur le modèle de cet illustre Motobecane, je vais offrir le plus beau cadeau d’un fils cadreur ! »

10) D’où la construction de ce cadre dernier cri… pour sa maman !

Un véritable bijou… quand il sera fini !

11) Mais la nouveauté du jour c’était la présentation d’une « randonneuse » personnalisée selon la demande d’un client.

Pour la bonne réputation des Cycles Lafraise Andreas Behrens avait à cœur de réussir ce nouveau chantier.

12) La commande venait de l’Audax Tournai Philippe J., habitant Mouscron et adepte de la longue randonnée autonome.

En 2016 Philippe a enchainé, en autonomie, Antibes-Thonon et Thonon-Trieste, soit la traversée des Alpes dans toute sa splendeur.

Alors il aspire à la machine… idéale.

13) La commande remonte déjà à quelques mois.

Après ce qui ressemblait à un « entretien d’embauche », Philippe était passé sur le gabarit permettant de relever ses dimensions athlétiques.

Pas de vrai vélo sur mesures sans cette deuxième étape.

14) Si le travail sera manuel, la préparation passe par une étude posturale via l’ordinateur.

15) C’est tout l’art d’une vraie préparation.

La construction du cadre passe par la bonne dimension des tubes et le respect des angles pour l’assemblage.

16) Cet assemblage passe par le gabarit ad hoc.

Disposés de manière classique les différents tubes du cadre sont d’abord reliés par des points de soudure provisoires.

17) De même, avec un autre équipement ad hoc, pour la fabrication de la fourche dont la chasse aura préalablement été déterminée.

18) En amont les tubes auront été sélectionnées en fonction de la qualité recherchée.

En acier Colombus Life ou Max pour une machine plus élaborée.

19) Soudo-brasage, via argent ou bronze, ensuite, mais hors de l’atelier.

Pour la peinture ou l’émaillage le travail sera fait à Templeuve en Pévèle (F) ou chez l’ancien champion Frank Hoste à Gand (B).

20) Les spécialistes ont l’œil pour apprécier la qualité des soudures.

Après la lime de finition, rien ne dépasse.

21) Et rien ne bouge quand les raccords sont ajustés comme il se doit.

22) Le vélo de voyages et de randonnées au long cours nécessite une bagagerie permettant l’autonomie.

Alors la mise en place de porte-bagages, robustes et légers, est un art en soi.

23) L’agencement des câbles tient compte de la présence d’un sac de guidon pour garantir une bonne maniabilité.

Et l’ouverture des freins doit permettre le passage d’une roue dotée de pneus grosse section.

24) Tout aussi délicat est le choix des bons équipements qui se doivent d’être fiables et bien adaptés :

ainsi les pneus 650B, les garde-boue, freins et éclairages selon la demande du client.

25) Sur une machine le développement est toujours sujet à discussions.

Ainsi la propre « randonneuse » d’Andreas Behrens est-elle dotée d’un simple plateau (42) à l’avant et d’une roue libre allant de 12 à 42 à l’arrière.

Surprenant, mais avec moins de risques de pépins au niveau dérailleur.

26) L’option de Philippe est autre puisqu’il reste adepte du triple plateau TA (44/32/22).

27) Avec, à l’arrière, une roue libre moins encombrante puisque allant de 12 à 25 dents.

Soit un possible développement inférieur au tour de roue, en prévision des coups vraiment durs !

28) La demande de Philippe est aussi d’un large et double porte-bagage à l’avant.

D’ailleurs il a commandé une très large sacoche de guidon, sur mesures.

La fabrication, aux Pays-Bas, de celle-ci ayant pris du retard, on ne la verra pas.

De même les sacoches latérales, bien fixées mais faciles à décrocher.

29) Ce porte-bagages permet aussi de fixer une lampe avant de grande luminosité et longue portée.

On pourra même, pour la tranquillité du randonneur, y amarrer un pneu de secours.

30) Autre choix personnel du client Philippe, il a préféré la dynamo débranchable à celle incluse dans le moyeu de roue « Son ».

En contre partie cette dynamo « Velogical » est légère et réputée efficace.

31) Autre choix très personnel, celui de la selle.

Alors que Philippe a opté pour une selle Brooks en cuir, donc classique, Andreas Behrens est fan de cette selle « élastique ».

Mais il s’agit d’une pièce facile à changer.

32) Dans un souci de sobriété, la marque LaFraise ne s’étale pas sur le cadre.

Un original écusson, à l'ancienne, s’applique cependant sur la douille de direction.

33) Alors Philippe est (déjà) tout heureux de sa randonneuse qui n’attend plus que l’occasion de partir à l’aventure.

34) Il faudra cependant patienter, car le constructeur n’a pas tout à fait fini de construire malgré les 2 à 3 mois de délai convenus.

Il devra donc revenir au 117 de la rue Montgolfier à Roubaix.

35) Un « Concours de Machines » ayant été lancé par « Cycles Victoire », sous le parrainage de la revue « 200 », en juillet 2016 à Ambert, La Fraise apparaît dans la liste de 17 artisans du cycle français.

S’y retrouvaient :

Cycles Victoire, Goblin Milc, Pechtregon, Gilles Berthoud, Cycles Andouard, Vagabonde Cycles, Sébastien Klein, Pierre Perrin, Cycles Cattin, Edelbikes, Cycles Mannheim, Fée du Vélo, Grade 9, Cycles Petrus, Cyfac, Belleville Machine, LaFraise Cycles…

36) La revue « 200 », au style inimitable, a l’art d’instruire sur les opportunités d’un cyclisme d’évasion.

Sous la plume d’Alain Puisieux, directeur de la publication, on trouve dans le numéro 11 de la revue actuellement en librairie, c e titre savoureux.

Il présente Max Couville (Belleville Machine), Swanee Ravonison (la Fée du Vélo) et notre Andreas Behrens (Cycles LaFraise)

37) Ces trois constructeurs se retrouveront de nouveau dans le 2e Concours de Machine programmé à Ambert dans le cadre de la Randonnée des Copains Cyfac, les 1 et 2 juillet 2017.

Cette fois il y aura 30 « concurrents » pour… réinventer la fabrication d’un vélo fiable et libéré.