Les Diagonales de France, au nombre de 9, consistent à relier à bicyclette, sans l’assistance d’un véhicule et sur des routes choisies par le Diagonaliste, deux sommets non consécutifs de l’hexagone français tout en respectant les délais impartis. Pour les 1190 km de Dunkerque à Perpignan et de Dunkerque à Menton (ou l’inverse), c’est en moins de 100h. Mais cela va de Strasbourg Perpignan ou Hendaye-Menton en 78h pour 940 km à 1400 km en 116h sur Brest-Menton.

Environ 200 « Diagonalistes de France » se lancent, chaque année, dans une nouvelle traversée qui fait office de grande aventure de père de famille puisque se déroulant à notre porte. Tout l’art étant de ménager sa monture et de faire preuve d’une belle détermination car les obstacles, comme les problèmes physiques et/ou matériels quand ce n’est pas météorologiques, sont nombreux.

01) Le 1 Juillet 1985 nous avons pointé à 9h au Commissariat de Police de Dunkerque, comme en atteste le carnet de route, heureusement conservé. En revanche plus de traces du compte-rendu que fournit chaque équipe sur sa Diagonale. On se souvient pourtant que Jean Claude et Daniel partirent joyeux et plein d’entrain en direction de Saint Pol en Ternoise. Le Nord était aussi fleuri que la barbe de Jean Claude avec ses champs de lin.

02) Les Diagonalistes forment un petit monde solidaire. A preuve la présence du Dunkerquois Jean Claude Loire venus encourager et faire un bout de route avec l’équipe de néophytes. Aujourd’hui Jean Claude, trésorier de l’Amicale des Diagonalistes, a terminé la série des 9 Diagonales.

03) Puis vient la traversée de la Beauce, sur terrain plat mais au milieu des blés à la veille de la moisson. Pas franchement « cyclo touriste », le Diagonaliste ne manque cependant pas d’apprécier la variété des paysages et des activités, sinon des mentalités, de l’Hexagone. Or ici on randonne du Nord au Sud.

04) A cette époque votre serviteur, déjà en quête de reportages, négligeait de se faire prendre en photo, même s’il était seul détenteur d’appareil photographique. Voilà donc qu’il en est réduit… à l’ombre de lui-même ! Encore heureux qu’il ne roule pas plus vite …que son ombre.

05) Suivant un axe Nord-Sud qui les fait passer par Compiègne puis Sens, les trois cyclos arrivent dans l’Auxerrois avec un paysage rural de toute beauté. Ici c’est la vallée de l’Yonne qui leur permet de s’éveiller. En effet, ils avaient pensé bien faire en sacrifiant le repos de la 1ère nuit. Or… il est difficile de se réveiller … quand on n’a pas dormi !

06) La solidarité de l’équipe des trois Diagonalistes s’exprime de belle manière ici. Remarquez que le paysage est le même que dans la photo précédente. Ceci parce que les cyclos ont accepté de « re-passer » de manière à satisfaire les « exigences » du reporter qui avait décrété que cela valait bien une photo.

07) La traversée, même si on a finement joué pour trouver le meilleur itinéraire, impose d’affronter le relief. Ici ce sera l’énorme Massif Central, après la vallée de Limagne (dans l’Allier) en passant par Vichy. Pourtant, dans un premier temps, on apprécie les paysages moins monotones.

08) Au point que, de nouveau par solidarité, Jean Claude et Daniel rejouent leur premier assaut montagneux.

Au coeur du Massif Central, ils quittent la vallée de l’Allier, du côté de Brioude.

09) La France du relief est aussi, parfois, la « France profonde ». Au petit matin, Jean Claude prend toutes les précautions d’usage pour ne pas mécontenter la fermière. Amusement matinal d’une journée pénible (fatigue, relief et vent de face) qui obligera à loger à Saugues, 25 km plus tôt que prévu.

10) Ceci, bien sûr, avec la complicité du 3e compagnon qui, vous le savez, reste dans l’ombre. (Bis)

11) A force d’escalader, le trio se retrouve au sommet de sa route. Et s’arrête pour marquer sa satisfaction d’atteindre le col de la Pierre Plantée (1264m). Mais à partir de là c’est descente jusqu’à la Méditerranée, via Mende, Narbonne et Perpignan.

12) Après Mende, pour atteindre Millau, on profite des Gorges du Tarn. Avant de plonger, arrêt photo sur le site de Sainte Enimie.

Malheureusement le reportage photo s’arrête là. Peut-être à cause d’un pénible final à travers les Corbières : un relief éprouvant, une chaleur accablante et un vent épouvantable.

Mais nous avons pointé au Commissariat de Police de Perpignan le 5 juillet à 10h45, donc en 97h45.

13) Chroniqueur, à l’époque, dans le journal « Le Soir » j’eus la surprise de voir apparaître un « chat » qui prenait la place de la photo que j’avais préparée pour illustrer mon article du 13 janvier 1988. Le dessin n’était pas signé, mais aujourd’hui tout le monde sait que le Chat c’est Philippe Geluck… ou l’inverse.

14) Pour le Sarthois Jean Claude Bonhomme, il n’y aura pas d’autres Diagonales. Sa pratique est beaucoup plus « libre ».

On l’a retrouvé en 2001, à Tournai, à l’occasion du Brevet des Provinces Belges dont il est désormais lauréat complet. Sa barbe, vous l’aviez remarquée ? Toujours plus grande.

15) Daniel Cauchie aurait pu accomplir au moins 36 autres Diagonales (donc deux fois l’aller et le retour !), mais il a préféré s’investir dans les Brevets Randonneurs Mondiaux (même genre de pratique mais à dates fixées et sur parcours établi). Au point qu’il soit devenu, dans le classement de la FBC, Randonneur N°1 de Belgique… Et du monde, si le classement existait.

16) Jean Claude Bonhomme, 63 ans et désormais retraité, est repassé à Tournai ce 22 août 2012 au cours d’un périple d’une semaine qu’il aura passé à la belle étoile sauf pour une nuit à Kain. Toujours la même allure malgré la barbe grisonnante et le vélo « Orbea ».

Il ne roule pas plus qu’avant : « Environ 15000 km par an. Ce qui me fait plus de 500000 km depuis mon premier compteur en 1976. »

Ayant commencé, également en 1976, les brevets de la FFCT par le Tour de France Randonneur (4 à son actif) son truc reste les randonnées permanentes et les voyages itinérants déclarés à la FFCT et au club des Randonneurs sans frontières.

17) Daniel Cauchie confirme chaque année encore plus son titre de « Number One » des Randonneurs Mondiaux belges, à force de BRM dont il donne des échos sur son blog « Danicau ».

Capable de n’importe quelle distance, mais jamais pressé, il finit toujours un peu juste par rapport aux délais. Ce lundi 30 août 2012 il part pour Dunkerque-Hendaye, sa 6e Diagonale de France.

18) A visage découvert en 2012, votre serviteur était resté « dans l’ombre » dans le reportage qui précède sur la Diagonale de France datant de 1985.

C’était le reportage n° 16 (mis en ligne fin 2003), avec des photos très petites et peu nombreuses selon les exigences techniques du temps.

Maintenant, avec 1449 reportages sur le site … la modestie ( ?) n’est plus de mise alors que les ambitions cyclistes sont bien moindres.

19) C’est donc toujours un plaisir que de retrouver de vieux compagnons de route.

Daniel et Jean Claude ont en commun, outre leur Diagonale de France vers Perpignan et le PBP 1983, un fameux brevet de 1200 km Tournai- … Col du Bonhomme ( !) –Tournai en 1982 rassemblant une quarantaine de cyclos du Tournaisis.

20) Voilà donc, ce 22 août 2012, la première photo réunissant le trio de cyclos qui depuis 30 ans se revoient tous les dix ans!.

A se revoir … encore dans une dizaine d’années.