00) Ceux qui ne connaissent pas le Sulawesi (le contraire est rare!) doivent imaginer une grande île de 189000 km² (6 fois la Belgique) sous l’équateur et au centre de l’Indonésie.

C’est à dire entre l’Asie du Sud-Est et l’Australie.

Le périple des cyclos traverse l’île du sud au nord, soit de Makassar à Poso, avec un séjour final (et paradisiaque) dans les îles Togian.

01) Le groupe Alternative Cycle de l’athois Christian Differding (3e à gauche) est composé, outre Michel Cordier (à gauche en amitié avec Amir, le guide et chauffeur de la camionnette), de Serge et Thérèse Cros de Mazamet, Pierre Usson de Touraine, Céline Racine de Québec, Catherine Luneau de Laon, Daniel Leproult, Michel Rougert et Alfred Mullier de Lorraine.

La plupart se connaissent par de précédents voyages ou depuis le Paris-Pékin de la FFCT.

02) Christian Differding a une grande expérience des voyages exotiques qu’il organise pour de petits groupes de voyageurs qui n’ont pas pas peur d’une aventure … bien organisée.

03) De manière générale la pédalée pour traverser le Sulawesi ne sera pas trop corsée.

Grâce à un parcours suivant souvent le littoral malgré la forme très complexe de l'île.

04) Cependant il fallu bien affronter la montagne d’une île aux extrémités volcaniques culminant, au Mont Rantemario, à 3478m, au centre.

La végétation, souvent de type équatorial, est luxuriante.

05) Ce qui paraît moins dans cet espace de riziculture c’est que la température est très élevée et l’atmosphère quasi étouffante.

Avec des averses violentes, souvent la nuit.

06) Comme dans tous les beaux pays, les couchers de soleil du Sulawesi sont superbes.

07) Michel Cordier va s’initier à l’art du selfie qui, là-bas, est une quasi manie de la population.

Elles en rêvaient ? Elles l’auront cette photo du cyclo voyageur dont elles font un héros!

Sans savoir qu’il est, Audax Tournai, aussi l’un des plus fameux Randonneur du Royaume de Belgique.

08) Il en est d’autres, les Français étant célèbres pour leur charme, qui ont un succès fou.

Il ne faut pas se voiler la face !

09) Alors le look, on le soigne quand on la responsabilité de l’expédition.

10) La première visite, à Makassar, ville principale de la Sulawesi, consiste à se souvenir que l’Indonésie fut un temps colonie néerlandaise.

D’où la visite rapide du Fort Rotterdam.

11) Puis traversée de la ville sous bonne protection.

A vrai dire, les voyageurs ne trouveront la police ni tatillonne ni très présente.

12) Pour leur nourriture, les voyageurs doivent se fier aux habitudes locales.

D’où abondance de nouilles, ici assorties d’oeufs pochés.

13) Ou encore, et même plus souvent, du riz quotidien, assorti à toutes les sauces.

14) Le poisson est également très fréquent, dans les variétés cumi (poulpe), bolu, kakap, ceda ou, comme ici, barona.

Très souvent avec de nombreuses ou grosses arêtes.

15) Pour les prix il faut compter en roupies (rp) qui s’échangent à raison de 15000 roupies pour 1 €.

Pour une bière (chère) à 3 €, il faut donc débourser 45000 roupies.

Au Sulawesi, être « millionnaire » est chose courante !

16) Pour le millier de kilomètres à pédaler, les routes et chemins sont de qualité variable mais jamais très encombrées.

17) Avec des visites parfois étonnantes.

Comme ici, encore au sud de l’île, à Tana Biru près de Bira où l’on construit les bateaux en teck assemblés avec des chevilles de bois, selon des méthodes ancestrales.

18) En Indonésie on roule à gauche.

Ici sur une route encore humide et sous une végétation (et une chaleur!) tropicale.

19) La proximité du bord de mer adoucit les efforts et rend la pédalée très pittoresque.

20) Certains passages, au niveau des ponts par exemple, se font de manière acrobatique.

21) Les villes, comme toujours en Asie, connaissent une activité grouillante avec une circulation proche de l’anarchie.

Sans parler de la pollution !

22) Chance pour eux, un quidam invite les « amis étrangers » au mariage qui va se célébrer, de manière traditionnelle, dans cette famille apparemment fortunée.

23) Alors, c'est fête pour tout le monde.

24) Le cérémonial, difficile à comprendre, est, comme les costumes d’apparat, de toute beauté.

25) Un invité, en tenue cyclo Alternative Cycle, goûtant le gâteau entre les tantes, ne paraît pas plus insolite que cela.

26) En tous cas cela ne perturbe pas la réunion des hommes dont les costumes paraissent aussi ordinaires que différents.

27) Si cela continue il y aura bientôt un prochain mariage en vue au Sulawesi.

Non ?

28) Nouveau moment de détente pour les pédaleurs en fin de journée entre Wantampone et Sengkang :

balade en bateau sur le lac Tempe pour aller voir des champs flottants amarrés à l’aide de bambous.

29) Si les Sulawesiens mangent du riz tous les jours ils le récoltent à la sueur de leur front.

D’abord en labourant le marécage qui fait office de rizière en attente.

30) Ensuite on y repique, pousse par pousse, les plants de riz tirés des semis préparatoires.

31) Vient alors le moment de la moisson.

Souvent encore à la main sur des champs toujours inondés.

32) Enfin le battage et la mise en sacs des grains de riz qui, bientôt, rempliront les bols.

Grâce à quoi, la population, sans être bien riche, ne crie pas famine.

33) Un pont plus loin, franchi avec prudence, la route passe de village en village.

34) Avec des temples et des églises témoignant d’une forte présence chrétienne, partagée entre protestants et catholiques.

35) L’appel du muezzin et la présence de mosquées indiquent que l’islam y est aussi bien implantée.

Sans trop de conflits, semble-t-il, même si les dernières émeutes ne remontent qu’à 2006.

36) Le groupe restera deux jours à Rantepao, en région Toraja, pour assister à coup sûr à une cérémonie funéraire.

Cette cérémonie qui est l’aboutissement suprême de la vie d’un Toraja est aussi une « attraction touristique » de premier ordre.

37) Et cérémonie funéraire il y eut lors du séjour des voyageurs.

Ici à l’heure du cortège qui va sacrifier les porcs, en attendant les buffles.

Puis le partage des viandes.

38) Transports rituels de richesses censées nourrir les âmes parties dans l’au delà … alors que les corps restent bien présents.

39) Car les morts, représentés dans les éléments naturels comme les arbres et les rochers, restent parmi les vivants.

40) On n’est pas prêts de les oublier car ils restent parmi nous, ces chers défunts.

De cela parle admirablement (p. 11) Philippe Claudel, dans son roman "L'arbre du pays Toraja" (2016, chez Stock).

41) Sans doute devrions-nous avoir des pensées plus profondes mais, en pays Toraja, les cérémonies funéraires sont un grand moment de vie.

Alors elles durent longtemps et concernent toutes les familles.

D’où les préparatifs pour la cérémonie suivante.

42) Après ce séjour inoubliable, les voyageurs reprennent la route vers d’autres milieux de vie et de découvertes.

43) Ainsi cet ensemble de cascades de Saluopa avant de rejoindre Tentena, à l’issue du 15e jour.

44) Sur la route, chance de croiser des écoliers qui se rendent à l’école.

45) Jour de fête en cette école où l’harmonie écolière donne alors un récital supplémentaire.

46) Avec échange de bons procédés photographiques puisqu’ici le directeur de l’école est photographié … photographiant les visiteurs !

47) Ils sont légion et pittoresques les commerces du bord de route ou de rue.

Ici le restaurant ambulant cycliste, en attendant le « food-truck ».

48) Là l’échoppe de fruits, avec abondance de bananes.

49) Étal, sans frigo, de la poissonnière avec les produits de la marée.

50) De quoi se rhabiller ?

A chacun de voir si c’est de la dernière mode ou du traditionnel.

51) Bien malin qui reconnaîtrait, à part les tomates à gauche, la variété des légumes qui se retrouveront dans les soupes.

52) La viande se fait rare à part celle du poulet qui s’accommode bien … avec le riz ou les nouilles.

53) « Un peu d’huile pour les vélos » ont pensé les cyclistes.

Mais celle-ci est de palme et cent pour cent bio.

54) « Route sinueuse et bucolique au milieu de la végétation tropicale » annonçait le road-book du 16 jour pour l’arrivée à Poso.

Terme de la pédalée mais pas du séjour.

55) Moment prétexte à laver le buffle, animal de Sulawesi aussi sacré que peut l’être la machine du pédaleur.

56) Pédaleur qui peut être de toutes conditions et de toute utilité.

Ici le vélo joue le taxi.

57) Là les pédaleurs jouent les vedettes au milieu d’une jeunesse en admiration :

la traversée de l’île Sulawesi est faite.

58) Chacun se souvient d’un beau voyage, d’un bon groupe de voyageur et d’un beau pays traversé du sud au nord.

Voyage prolongé par un court séjour de « farniente » dans les îles Togian avec plongée sous marine … sans photos.

59) Mais photos avec la population locale il y eut à grand renfort de selfies.

60) Là-bas ils se souviennent d’avoir vu débouler l’Audax Tournai Michel Cordier.