32) Fallait pas avoir froid aux yeux pour se lancer, en direction de Nieuwkerke, sur ce passage défoncé à l’arrière d’une ferme.

Même pas le temps de saluer la fermière endimanchée.

33) Ornières profondes avec de l’eau masquant le fond et les rebords …

Attention les yeux !

34) Le biker est bel et bien tombé dedans !

Au moins a-t-il eu la pudeur de tourner le dos.

35) Il ne tarde pas à reprendre ses esprits, son vélo et son courage souriant.

C’est beau le sport du dimanche.

36) La plupart des sentiers sont bien roulants et tous sont bien ensoleillés en cette matinée d’automne.

37) Les liaisons tarmac permettent de reprendre souffle, sauf quand la pente est rude comme ici.

Propre devant, mais pas derrière.

38) Au-delà de Nieuwkerke, maintenant, un passage crucial que d’aucuns reconnaissent.

39) La semaine passée, dans les mêmes conditions climatiques du jour et de la veille, le parcours Vtt d’Erquinghem sur Lys empruntait la même savonnette, dans le même sens.

40) Et les initiés de se souvenir que les organisateurs avaient placé un ancien radar routier,

pour inciter à la prudence tout en plaisantant.

41) Après la descente scabreuse il fallut remonter la pente, alors qu’on était sur le parcours 35 et 55 km.

42) La perspective brise toute illusion : c’est gadoue de chez gadoue.

Avec un passage perdu en pleine terre.

43) Au grand risque de se planter là où les « patates » ont été arrachées.

44) Les Bikers Erquinhem sur Lys qui expérimentent leur propre parcours, ne vont pas se plaindre : « On comprend mieux ! ».

45) L’opiniâtreté est toujours payante.

A force de grimper, le Vttiste (comme le Routier !) … s’élève.

46) A peine le temps de contempler le paysage avec des bikers aux pieds du Mont Kemmel …

En attendant le Mont Noir et le Mont Rouge du 55 km.

47) … voilà que çà repart dans la boue.

Car le flux des bénévoles à Un Elan d’Enfer ne se tarit pas.

48) Même la jeunesse prend le vélo par les cornes pour sortir du bourbier.

49) Quitte à rêver de chemins meilleurs où la terre serait verte et les monts rabotés.

50) Mais ce ne serait plus l’Enfer qui donne aux Diables, en plein virage, matière à s’élancer.

51) Sans plus savoir où il se trouve, à l’ombre d’un maïs attendant l’ensilage, le biker sort de l’enlisement.

52) Derrière c’est la panique générale : « Fallait pas te planter devant moi ! »

53) Un peu de courage et tout le monde repart de bonne humeur.

Sous peine de prendre racines.

54) Mais, parfois, c’est le découragement général.

Plus rien à faire ?

55) Sauf tenter une autre voie qui, de toutes manières, oblige à sortir de l’ornière.

56) Appel pressant est lancé aux organisateurs : « Mais comment sortir de cette terre ? »

57) Comble du découragement :

briser la chaîne pour rentrer directement, par la route.

Sacré Thierry qui avait oublié de mettre de l’huile.

58) Après ces heurts et tourments, le moment est venu de rentrer tranquille.

59) Avec le bon souvenir des paysages ensoleillés du jour.

60) A Ploegsteert c’est déjà l’heure des récompenses : Bicycle Tube ProRace pour tous.

61) L’heure aussi des commentaires entre les deux organisateurs de la semaine :

Elan Ploegsteert et VTT de la Lys.

62) Et Daniel Belpaire, secrétaire du club, de vanter la Queue de Charrue, tout en évoquant ses grandes randonnées routières.

Il revient de Saint-Jacques de Compostelle.