36) Sur le coup de 9h, alors que les pédaleurs de longue distance ne sont pas encore arrivés, le site minier de Wallers-Arenberg est pimpant pour les 260 inscrits pour le final de 100 km.

Un site qu’on reverra bientôt puisqu’il attend l’arrivée de l’étape Wanze-Porte du Hainaut le 06 Juillet.

37) Profitant de la température clémente malgré (ou à cause de) l’orage annoncé l’équipe roubaisienne a installé ses tables de contrôle et de ravitaillement en plein air.

De manière à accueillir « tranquille » !

38) Et même avec le sourire avec un décor qui n’a plus de « Germinal » que le souvenir d’une époque révolue.

« Au Nord, c’était le charbon … » rappelons-le.

39) Les équipes de bénévoles roubaisiens sont bien fournies.

Ainsi Patrick Lefevre (t-shirt noir) peut-il compter sur une quinzaine d’assistants à qui il imposera un déménagement soudain.

40) Parmi les clubs les plus nombreux de l’Hexagone, le Vélo Club Vernon a dépêché des estafettes qui ont l’avantage d’aborder la Trouée d’Arenberg sur pavés secs.

41) De même ces cyclos marqués par leur soutien au cyclisme belge, vu le maillot de champion national et de l’équipe Quick Step qu’ils arborent.

42) Stèle dédiée à la mémoire de Jean Stablinski à l’entrée de la Drève des Boules d’Hérin.

L’enfant du pays travailla dans les galeries souterraines avant de rouler sur les pavés.

Ce chemin privé, qu’il révéla aux organisateurs de Paris-Roubaix, est aujourd’hui connu comme la Trouée ou la Tranchée d’Arenberg.

43) La Drève, le pavé, la trouée, la tranchée … des Boules d’Hérin c’est une longue ligne droite d’Enfer.

44) Mais on vient, et même on y revient tel Gigi de Sacy, pour cela.

Et pour la légende cycliste.

45) Avec le bonheur non feint d’entrer dans les plus grands monuments de la pédalée héroïque.

46) Que du bonheur, en vérité,

sauf … si le ciel se déchaine.

47) Les cadors des longues distances commencent à arriver.

A l’heure des premières gouttes, ce qui complique le pointage des cartes.

48) On peut appeler cela une belle drache.

Une fameuse averse qui va se prolonger deux heures durant.

49) Pour sauver les victuailles, sinon les meubles, il faut déménager.

Pronto?

Illico presto!

50) Alors, à l’intérieur, on offre à boire et à manger à ceux qui n’en ont plus que pour 100 km avec 17 secteurs pavés (sur 26).

51) La pluie ne va pas freiner ces Roubaisiens qui ont connu d’autres intempéries.

52) Les Normands Maillon Libre de Frénouville (14) ont autant d’expérience et de détermination.

53) La pluie du matin n’arrête pas les Paris-Roubaisiens.

Même qu’ils s’offrent le pavé privé, comme une auto-flagellation.

54) Car certains préfèrent se tenir sur la bande en cendrée.

De deux maux ils choisissent le moindre.

55) L’hésitation est constante entre le haut du pavé et les cendres du bas.

56) Mais tous subissent la pluie diluvienne.

Avec l’encouragement des parapluies.

57) Les plus organisés se retrouvent volontiers sous l’abri du mobile-home à la sortie de la Trouée.

58) Trouée ou percée qu’elle est, la chambre des Normands du Maillon Libre: pas de pot !

Le montage inclut la photo prise par Chantal qui tient à témoigner que l'Enfer c'était ... pour tout le monde.

59) C’est sous la pluie qu’on arrive au château d’eau du pavé d’Hornaing à Wandignies-Hamage.

60) Même pas envie de se soucier de ramener une carte postale souvenir du lieu.

61) C’est tout simplement l’Enfer, avec le renfort de la sorcière qui pince la chambre à air.

62) Avec le flegme qu’on leur connaît, les Britanniques (263 inscrits !) pédalent sans se soucier de l’adversité.

Heureux de ne subir qu’une seule averse, même si c’est sur toute l’étape jusqu’à Beuvry.

63) Malgré l’humidité et les flaques qui masquent les trous, certains s’adonnent aux bas-côtés.

64) N’en déplaisent aux pavés qui font grimacer.

65) Ou alors qui coupent le souffle…

Sans parler des jambes en feu, des bras cassés et du cerveau qui se balade dans la boite crânienne !

66) Pour tenter de prendre leur mal en patience, les cyclos espagnols prennent prétexte d’un abri-bus.

67) Quitte ensuite à retrouver leur rythme de fiers hidalgos alors que la sorcière vient de rattraper les sujets de sa majesté britannique.

L’Enfer c’est pour tout le monde.

68) Même pour ceux de Lys Cyclo qui le côtoient dans les brevets du dimanche.

69) D’où la philosophie d’Hubert, l’Audax ami du Randonneur :

« En réalité, je me marre !

70) Si la pluie rafraîchit les idées, il en est qui se posent des questions :

« Pourquoi suis-je revenu de Jurançon … plonger dans cette galère qui coule ? »

71) « Entre les gouttes de l’averse, le chemin pointu, les protections boisées, etc … dans quel état j’erre ? »

- « En Enfer ! » répond l’écho … du vélo.

72) Suffisait-il d’atteindre le contrôle-ravitaillement de Beuvry la Forêt, placé sous la responsabilité de Philippe Monpeurt (parapluie de gauche !) pour refaire surface ?